« Pas d’arrêt des recherches sur la jaunisse de la betterave » (Philippe Mauguin, Inrae)
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Interrogé sur les propos du Franck Sander, président de la CGB, reprochant à l’Inrae son absence de recherches sur la jaunisse de la betterave avant 2020, Philippe Mauguin, PDG de l’institut, s’est défendu lors de son audition par la commission d’enquête sur la perte de souveraineté alimentaire française.
Interrogé sur les propos du Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), reprochant à l’Inrae son absence de recherches sur la jaunisse de la betterave avant la crise traversée par la filière en 2020, Philippe Mauguin, PDG de l’institut, s’est défendu lors de son audition, le 22 mai 2024, par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale portant sur la perte de souveraineté alimentaire de la France : « Nous n’avions pas du tout arrêté les recherches sur la jaunisse de la betterave, bien au contraire, a-t-il rappelé. L’Inra, avant d’être l’Inrae, était le premier publiant mondial sur la jaunisse de la betterave. L’Inra a fait son travail de recherche scientifique pour connaître la maladie et ses vecteurs […]. Nous ne sommes pas le seul acteur de la R&D, de l’innovation, nous ne sommes pas en charge de les déployer dans toutes les fermes. Nous n’avons pas les moyens de le faire. Nous ne sommes pas les chambres d’agriculture, les coopératives, ou les instituts techniques. Je ne dis pas que nous n’avons pas une responsabilité majeure mais la première d’entre elles, c’est d’apporter les connaissances. Dans les années 2010, nous avons travaillé, dans le cadre des programmes de recherche, sur l’amélioration de la génétique de la betterave et la résistance à la jaunisse. Il y a donc des recherches sur le sujet : est-ce qu’à l’époque, elles ont été retenues par les sélectionneurs pour produire des variétés tolérantes ? Non. »
« Il n’y aura pas de risque zéro »
« Nous continuerons de travailler avec nos collègues de l’Institut technique de la betterave (ITB) sur ce combinatoire de solutions. Toutes ne marcheront pas, c’est certain. Il y aura des déceptions. On pense avoir des pistes intéressantes, puis on se rend compte qu’elles sont trop compliquées, annonce Philippe Mauguin. La montée en puissance de la génétique sur les semences, qui ont des bons niveaux de tolérance et doivent monter encore un peu plus, sera le socle de résistance et de protection de notre filière betterave à sucre. Avec la volonté générale en Europe de réduire les phytos, il y aura de plus en plus besoin de combinatoires de solutions, mais aussi de la prophylaxie, de stratégies qui limiteront la présence des bioagresseurs. Il n’y aura pas de risque zéro. En revanche, un risque qui pourra évoluer d’une année sur l’autre, mais maîtrisé pour ne pas mettre en danger les sucreries et les zones de plantation, c’est le bon objectif. »