« Pas de raison objective de penser que l’arrêt du travail du sol équivaut à une augmentation du stockage de carbone »
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Si la nécessité de stocker davantage de carbone dans les sols agricoles est largement actée, les pratiques à déployer pour y parvenir font encore l’objet d’études. « C’est un vrai sujet de débat, assure Hugues Clivot, chercheur à l’UMR Fare d’Inrae, à l’occasion de la conclusion du programme CarbonThink, le 12 décembre 2022. Un consensus existe sur le fait que l’arrêt du travail du sol a un impact marqué sur la distribution de la biomasse dans les sols, qui augmente dans les premiers centimètres, mais diminue en profondeur. En revanche, l’impact sur le stockage de carbone dans les sols fait davantage débat. » Selon lui, les essais menés depuis 47 ans dans la station de recherche de Boigneville n’ont pas permis de conclure à une évolution du stockage de carbone suite à l’arrêt du travail du sol, en climat humide. « D’un point de vue agronomique, il y a un réel intérêt à ne pas travailler les sols, appuie Hugues Clivot. Mais il n’y a pas de raison objective de penser que cela équivaut à une augmentation du stockage de carbone. »