JO et navigation des grains sur la Seine : une équation difficile à résoudre
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À l’image de Valfrance et de Sénalia, plusieurs structures ont, ces derniers jours, évoqué l’impact possible des Jeux Olympiques sur la navigation des péniches sur la Seine… en pleine période de moisson. Des alternatives sont recherchées.
Le 15 janvier, sur son compte Linkedin, Laurent Vittoz, directeur général de Valfrance souhaitait alerter l’Etat et les organisateurs des jeux olympiques des conséquences de l’arrêt de navigation des péniches de grains sur la Seine pendant cette manifestation, qui se déroulera du 26 juillet au 11 août. Mais pour permettre l’installation des équipements, notamment pour la cérémonie d’ouverture, la fermeture totale pourrait être actée une semaine avant.
La pénurie de camions complique la situation
« Pour notre coopérative, cela impliquerait la destruction de 140 000 tonnes de maïs qui ne pourraient pas être séchées, soit un coût d’environ 25 M€. Pour remplacer les péniches, nous devrions trouver près de 26 000 camions : 40 à 50 camions étant nécessaires pour remplacer une seule barge. Quid alors du bilan carbone des JO ? » En pleine période de moisson, en juillet et août, c’est jusqu’à 800 000 tonnes de céréales qui transitent via la Seine pour rejoindre le port de Rouen. L’alternative par le transport ferroviaire est désormais impossible : le planning des trains devant se caler au moins un an en avance !
Les discussions se poursuivent
Quelques jours après, le 19 janvier, Thierry Dupont, président de Sénalia, a lui aussi évoqué le sujet à l’occasion d’une conférence de presse suite à l’assemblée générale. « L’enjeu c’est d’avoir de la fluidité sur le trafic, même pendant cette période, explique-t-il. Nous sommes en discussion avec les pouvoirs publics, le comité d’organisation des JO et la préfecture de Paris pour trouver des solutions alternatives. Même si nous comprenons que la réussite des JO est prioritaire pour donner une bonne image de la France, nous pourrions par exemple établir des plages horaires pour faire passer les péniches, notamment la nuit. Le plus compliqué, c’est qu’il sera difficile de planifier. Un sujet d’autant plus délicat que la pénurie de camions persiste. Plusieurs centaines de millions de tonnes, sur près d’un mois sont concernées. » Thierry Dupont s’est également interrogé sur l’impact possible des jeux paralympiques, du 29 août au 8 septembre.