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La Chine supprime ses taxes d’exportation : peu de conséquences pour la France

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Le ministère chinois des Finances l’a annoncé : à compter du 1er juillet, les taxes d’exportation sur certaines céréales seront supprimées et celles sur les engrais chimiques, réduites. L’objectif étant de bel et bien stimuler les exportations. Pour les céréales, cela ne devrait guère perturber le marché français mais pourrait déstabiliser celui de l’Ukraine. Pour les engrais, les observateurs ne sont pas inquiets : les exportations concernant essentiellement l’Urée. A.G.

« Avec la suppression de cette taxe, il est possible que la Chine cherche à se débarrasser de ses stocks de céréales de moindre qualité et donc, des blés fourragers, note un observateur. La logique voudrait que les Chinois approvisionnent ainsi des marchés de proximité : la Corée du Sud qui possède de nombreux élevages de poulets, l’Indonésie ou encore les Philippines. Mais en tant normal, c’est l’Ukraine qui exporte du blé fourrager vers ces pays. Cette dernière pourrait donc chercher de nouvelles destinations pour sa marchandise : le Maghreb ou l’Europe ». Mais les pays du Maghreb importent au final peu de blé fourrager. Quant à l’Europe, nous possédons des contingents pour l’importation de blé de basse et moyenne qualité. Cette décision chinoise ne devrait donc pas avoir d’impact sur le marché français.

Pour ce qui concerne les engrais, rappelons qu’en avril 2008, la Chine avait mis en place une taxe sur l’exportation. « Il s’agissait, analyse Gilles Poidevin, de l’Unifa d’inciter les producteurs d’engrais, d’urée notamment, à vendre leurs engrais sur le marché intérieur et ainsi, éviter toute pénurie. Un peu plus d’un an après, la situation du marché international est différente, les prix ont été divisés par trois et du coup, les producteurs se tournent naturellement vers le marché intérieur. Cette taxe n’a plus lieu d’être ». Du coup, la Chine vient de décider de la réduire fortement. A l’époque, cette taxe avait eu un fort impact sur la conjoncture mondiale. « Là, a priori, cela ne devrait pas avoir de conséquence à l’échelle mondiale, encore moins au niveau français : l’urée représentant à peine 15 % de l’engrais azoté utilisé, » estime le directeur de l’Unifa.

Quelques chiffres :

En 2008, la production chinoise de blé fut de 112 Mt avec des stocks de 36 Mt soit un disponible de 148 Mt.

La consommation interne approche les 104 Mt.