La chrysomèle risque de déstabiliser la filière maïs en Alsace
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« Selon le bilan actuel des captures de chrysomèles, 30 000 à 40 000 hectares pourraient être concernés par l’arrêt de la culture de maïs. Ce sont donc 300 000 tonnes de maïs, sur une production de 1,45 million de tonnes, qui vont faire défaut » évalue Christophe Armbruster, de la société Armbruster frères. Ces estimations sont certes les plus pessimistes. Il n’empêche ! La chrysomèle donne des sueurs froides aux professionnels alsaciens de la filière maïs. Avec 149 individus capturés au 14 août, et la découverte de nouveaux foyers cette semaine, l’Alsace est une des régions les plus touchées. C’est également une région très vulnérable, puisque le maïs occupe une place importante dans l’agriculture et l’économie locale.
Mahaut Launay
162 000 ha lui sont consacrés, soit plus de 40 % de la SAU. La production est destinée en majorité à l’amidonnerie et à la semoulerie, devant l’alimentation animale. Les industries locales devront donc aller chercher du maïs plus loin, ce qui augmentera leurs coûts. Du maïs qui ne suivra peut-être pas la même logique non-OGM. Le marché plus tendu pour les industriels pourrait pousser les prix à la hausse.
Pour Christophe Armbruster, « les rotations risquent de mettre à mal l’économie locale, sans pour autant résoudre le problème ». Selon lui, les rendements en blé sont peu intéressants sur ces sols légers, entre 65 et 70 q/ha. Il demande plus de traitements phytos et plus d’eau, annuellement, que le maïs. Pour le dirigeant du négoce, aucun doute, « il faudra apprendre à vivre avec la chrysomèle ».