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La filière brassicole s’adapte

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Tous les acteurs de la filière orge brassicole se sont donnés rendez-vous à l'occasion de la 19è journée filière organisée par Arvalis le 13 avril à Bagnolet (93) avec pour thème « une filière solidaire qui s'adapte ». L'occasion de revenir sur ce qui a été « la plus catastrophique des campagnes de l'agriculture moderne », déplore Luc Pelcé, d'Arvalis. Si la France produit en moyenne 4 Mt d'orges brassicoles, seules 2,6 Mt ont été collectées à destination de la brasserie en 2016. Cette mauvaise année française, et plus globalement européenne, a été largement compensée par le boom de production en Australie. Le pays a produit 8,6 Mt d'orges brassicoles en 2016, soit près d'un tiers de rendement en plus et devrait accumuler un surplus exportable de près de 5 Mt. La mauvaise performance de 2016 ne devrait toutefois par pénaliser la filière française à l'avenir, reconnue pour sa régularité de qualité et sa capacité à produire des orges 6 rangs d'hiver. « Nos clients brasseurs se sont rendus compte du caractère exceptionnel de cette année », a assuré Jean-Philippe Jelu, des malteries Soufflet. Les inquiétudes sur les mycotoxines ont rapidement été levées. Restaient ensuite les problèmes de PS et de protéines. « Il est plus facile de discuter sur des paramètres techniques que sur des problèmes sanitaires », indique Jean-Philippe Jelu.


Mieux communiquer au sein de la filière

Aurait-il été possible de mieux réagir et de mieux anticiper cette récolte ? Personne n'avait les  moyens de le prédire. En revanche, la communication entre les différents maillons de la filière a été soulevée à plusieurs reprises lors de la table ronde. « Comment pourrions nous partager de manière collégiale l'information sur la qualité et la faire remonter à nos clients », s'interroge Luc Pelcé d'Arvalis. Si l'amont, les OS et Arvalis s'accordent sur le besoin de plus de communication, les professionnels de l'aval émettent plus de réserve quant à un partage de l'information trop précoce.  « Si nous avions eu des informations trop tôt sur les qualités au champ, comme le fort risque de mycotoxine, certains clients auraient pu être tentés d'aller voir ailleurs », suggère Marc Schmitt de l'IFBM, l'Institut français de la brasserie et de la malterie. Une précipitation qui se serait avérée inutile, puisque les grains malades sont restés au champ. Pour 2017, la filière brassicole devra trouver le bon dosage.