La filière luzerne construit son plan de filière à horizon 2026
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Deux semaines après la tenue de son symposium à Chalons-en-Champagne, la filière luzerne déshydratée organisait, le 18 février, un point avec la presse en amont de l’ouverture du Salon de l’agriculture, le 22 février. Malgré un marché tendu suite aux épisodes de sécheresse de l’été et en raison de facteurs extérieurs tel que l’épidémie de coronavirus, qui a complexifié les échanges commerciaux avec la Chine, vers laquelle la filière souhaite se tourner, le secteur reste mobilisé.
Elle travaille actuellement à la construction d’un plan de filière à échéance 2026, qui devrait être présenté en décembre 2020. « La luzerne souhaite répondre à la demande croissante en protéines végétales, explique Éric Guillemot, directeur de Luzerne de France à la Coopération agricole. Notre objectif est d’augmenter notre production de 15 % d’ici à 2026. »
Appel au Président de la République pour le maintien des aides
Pour atteindre cet objectif, la filière en appelle au gouvernement afin que les aides actuelles soient maintenues dans le cadre du prochain Plan protéines. « Ces aides ont permis de stabiliser les surfaces, nous attendons une déclaration d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture à ce sujet », indique Éric Guillemot.
Une attente d’autant plus forte que selon lui, les surfaces d’intérêt écologique, auxquelles la luzerne étaient éligible, ne font plus partie du projet actuel de la prochaine Pac. Celui-ci est toutefois encore susceptible d’évoluer. « Il est d’autant plus important de conserver ces aides si cette béquille nous est enlevée », continue Éric Guillemot. La filière demande également à être soutenue financièrement pour poursuivre son action en matière de transition énergétique, en rappelant que sa consommation d’énergies fossiles a été divisée par trois en quinze ans.
De fortes attentes sur la prochaine Pac pour les PSE
Par ailleurs, les représentants de la filière ont renouvelé leur appel à être classé secteur « fuite de carbone », pour ne plus être concernée par la taxe carbone. « Cette réglementation n’a pas été pensée pour le secteur agricole, nous stockons plus de carbone que nous n’en émettons. Notre avenir est mis en danger à cause d’une législation mal fichue ! », fustige Éric Guillemot.
La filière plaide au contraire pour l’instauration de paiements pour services environnementaux, afin de compenser le maintien de bandes non fauchées. « Les protéines végétales souffrent d’un déficit d’attractivité économique chez les producteurs. Une des solutions serait de mieux les rémunérer », pose Éric Guillemot. Ce dernier espère que ces dispositifs seront intégrés dans la prochaine Pac. Qualifiés « d’eco-schemes » au niveau européen, ceux-ci semble néanmoins encore loin d’être aboutis. « Ils ne sont pas encore définis, alors qu’ils doivent être un des principaux éléments du verdissement de la future Pac », regrette le directeur de Luzerne de France.