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La filière viticole se projette sur ses évolutions à vingt ans

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Dérouler des scénarios prospectifs pour aider la filière vin à envisager l’avenir. C’est l’exercice proposé par FranceAgrimer, avec l’Institut Agro Montpellier, aux professionnels de la viticulture, lors d’une journée organisée le 17 janvier.

La filière viticole se projette sur ses évolutions à vingt ans
La filière viticole se projette sur ses évolutions à vingt ans

À quoi pourrait ressembler le secteur viticole à horizon 2040  ? C’est la question que FranceAgriMer a souhaité creuser, le 17 janvier, lors d’une journée d’échange avec quelque 76 représentants de la filière viticole française. Des organisations professionnelles de tous profils, de l’amont à l’aval, ainsi que de l’interprofession, la FNSEA, LCA vignerons coopérateurs ou encore l’INAO ont répondu présent. « Cette affluence est un résultat en soi, se réjouit Françoise Brugière, cheffe de la mission prospective chez FranceAgriMer. La vigne est une culture pérenne, chaque choix pèse pour longtemps. Les participants se sont montrés concernés par cet exercice de scénarisation du futur. »

Consulter la synthèse de l’exercice.

Quatre scénarios pour faire cogiter la filière viticole

L’Institut Agro Montpellier était l’autre animateur de la journée. Pour donner matière à réflexion, quatre scénarios (ci-dessous) ont été construits selon une méthodologie formalisée par Inrae, suscitant plus de cent items illustrant les enjeux retenus par les participants. « Le modèle utilisé n’est pas construit pour proposer un idéal, précise Françoise Brugière. À chaud, nous avons essayé de voir, pour chaque scénario, les points positifs et négatifs. Certains sujets font consensus, d’autres moins, les lignes rouges ne sont pas les mêmes pour tous. » L’un des sujets de débats porte sur les nouvelles technologies, aussi bien pour la production que pour la commercialisation : accélérateur de développement, ou perte de contrôle ?

140 propositions

Pour aiguiller l’avenir, près de 140 propositions ont été émises par les participants. FranceAgriMer et l’Institut Agro Montpellier opèrent actuellement un dépouillement des avis et positions exprimées. L’objectif est d’en faire une synthèse pour fin février, début mars. L’idée est notamment d’évaluer vers lequel des quatre scénarios ces propositions pèsent, « et pourquoi ne pas en envisager un cinquième ? », questionne Françoise Brugière. À cette heure, FranceAgriMer se félicite déjà de la fertilité de cet exercice. « Nous essayerons d’entretenir les réflexions, et si à terme celles-ci peuvent aboutir à l’ébauche d’un plan d’action conjoint pour la filière, le succès sera encore plus net », conclut Françoise Brugière.

Les quatre scénarios

  • Filière nomade pilotée par l’aval. Les vignobles migrent progressivement vers des zones climatiquement favorables et les acteurs de l’aval pilotent la filière pour répondre aux attentes des marchés internationaux et s’adapter aux nouvelles pratiques de consommation.

  • Production innovante et vertueuse pour des vins d’exportation. Le déclin du marché intérieur ne se dément pas malgré la mobilisation des outils technologiques de communication pour améliorer la productivité, à la vigne comme à la cave. L’export est incontournable.

  • Filière performante et vin plaisir. Le vin peut reconquérir le marché intérieur grâce à la compétitivité permise par les biotechnologies et les assemblages internationaux. Des tensions persistent entre région concurrentes, mais aussi avec les voisins des vignobles.

  • Marché national privilégié autour de filières régionales coordonnées. La filière valorise sur le marché national des vins qui affichent l’indication géographique, mais aussi des pratiques vertueuses pour l’environnement facilitées par l’innovation variétale et les avancées de l’agroécologie. Les acteurs de la filière s’accordent pour résister à l’uniformisation des vins.