La Fop inquiète sur l’avenir des biocarburants français et des protéines végétales
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A quelques jours de son assemblée générale qui se tiendra le 1er février, la Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux (Fop) est revenue sur les dossiers stratégiques de l'année à venir, avec en tête de liste les enjeux protéines et biocarburants. Sur ce point, la proposition de la Commission européenne en novembre dernier de réduire le taux d'incorporation à 3,8 % au lieu de 7 % à l'horizon 2030 inquiète. « Il y aura des conséquences pour toute la filière », assure Gérard Tubéry, président de la Fop. La fédération estime que le prix de la graine pourrait perdre 30 % et que les soles de colza diminueraient de manière très significative. « Il est nécessaire de se rendre compte que des investissements ont été réalisés et que la filière a besoin de continuité dans les politiques européennes, et non pas que tout soit balayé d'un revers de main », déplore Arnaud Rousseau, vice-président de la Fop. Pour l'heure, aucun projet de fermeture ou de réduction d'activité n'est prévue, mais « si les objectifs de la Commission sont maintenus il y en aura », ajoute Gérard Tubéry.
Baisses du soutien aux protéines végétales
Autre point de préoccupation de la profession, la question du recouplage des aides à la production de protéines végétales. Si l'an passé, les producteurs de graines avaient pu bénéficier des aides à destination des légumineuses fourragères qui n'avaient pas été totalement utilisées, cela ne devrait pas être le cas cette année. 90 000 ha ont été soutenus en 2015 et seulement 57 000 ha en 2016. « Quels seront les emblavements cette année au regard de la baisse des aides ? », s'interroge Gérard Tubéry. La production de certaines protéines végétales françaises est fragilisée, à l'image de la féverole. « Sur la Seine et Marne qui est le premier département producteur français, nous nous attendons à 30 % de féverole en moins », déplore Sébastien Windsor, vice-président. La suppression de certains insecticides rend la lutte contre la bruche difficile. « Nous nous sommes faits sortir des marchés, regrette Sébastien Windsor. C'est surement la dernière année que je produis de la féverole, et peut-être même que la production aura disparu d'ici à quelques années. »