La France ne manque ni de farine, ni d’œufs
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L’image des rayons des grandes surfaces, vides de farine et d’œufs, a fait le tour des médias ces derniers jours. Certains consommateurs s’interrogent sur les réseaux sociaux. En cette période de confinement, la France risque-t-elle la pénurie ? Réponse avec la filière meunerie, et l’un des acteurs clé de la production d’œufs en France.
Après le papier toilettes et les pâtes, ce sont les rayons de farine et d’œUFS qui ont été dévalisés par les consommateurs. L’approvisionnement des étals est-il mis à mal ? La France risque-t-elle la pénurie ? « Non, rassure Aurore Bescond, secrétaire générale adjoint de l’ANMF, l’Association nationale de la meunerie française. Ce qui a changé, c’est l’explosion de la demande en paquets de 1 kg : elle a été multipliée par un facteur de 2 à 5 ces dernières semaines, comparé aux achats de l’an passé. Une conséquence logique au confinement puisque les français mangent chez eux midi et soir et cuisinent donc davantage. » Même constat chez Axiane, la filiale meunerie d’Axéréal. « Sur le mois de mars, nous avons multiplié par deux le volume de farine conditionné en sachets de 1 kg, précise un porte-parole du groupe. Nous avons réorganisé notre production en conséquence, pour pouvoir contribuer à un réapprovisionnement des linéaires. À l’inverse, les volumes de farine livrés aux artisans boulangers diminuent depuis le début du confinement, du fait de l’activité moins importante de beaucoup de commerces ».
Produire uniquement la farine T45 et T55
Les moulins ne disposant pas tous de lignes d’ensachage, la filière a dû se réorganiser pour réorienter l’activité de certains sites afin de produire uniquement les gammes les plus demandées : les farines T45 et T55. « Les moulins sont approvisionnés en grains en quantité suffisante, poursuit Aurore Bescond. Aucun meunier n’a signalé de problèmes d’approvisionnement. Les quelques soucis logistiques liés au manque de trains les semaines passées sont, semble-t-il, résolus. L’interprofession tient à souligner la mobilisation exemplaire des salariés de la filière. Pas d’inquiétude non plus sur la disponibilité en sachets : la production étant majoritairement française ».
Davantage d’œufs coquille
Alors comment expliquer le manque de marchandises dans certains magasins ? « Tout simplement par le sur-achat de certains clients qui, face à la peur de manquer, font des stocks », explique-t-elle. Aucune pénurie de farine n’est à craindre en France ! Idem pour les œufs. « L’achat d’œufs coquille a fortement augmenté depuis le début du confinement, souligne Hélène Taboury, en charge de la communication du groupe Avril, propriétaire de la marque Matines. Comme pour la farine, cela s’explique par une hausse des repas pris à domicile et un regain pour les gâteaux « faits maison ». Chez Matines, une réorganisation du flux des œufs a été nécessaire : une partie de l’activité « ovoproduits », destinée à la consommation hors domicile, aux restaurants, aux cantines, à été reportée sur l’activité « œufs coquilles ». Le confinement n’impacte aucunement la production d’œufs : les poules continuent à pondre ! Aucun risque donc d’en manquer», conclut-elle .