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La luzerne, c’est de la balle !

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Après plusieurs années de baisse de surfaces et de production, tous les indicateurs sont désormais au vert pour la luzerne déshydratée. Car, selon, Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation, qui dressait le 26 novembre le bilan de campagne 2014, « la luzerne s'inscrit tout à fait dans le concept d'agro-écologie », désormais encouragé par les politiques publiques. La plante a reçu une enveloppe de 8 M€ dans le cadre du plan protéines et sera comptabilisée à hauteur de 0,7 ha contre 0,3 ha actuellement dans les SIE (surfaces d'intérêt écologique). En dix ans, la moitié de l'énergie fossile nécessaire à la déshydratation a été remplacée par des énergies renouvelables. Dans ce contexte, la production de luzerne déshydratée s'est redressée à 810 000 tonnes en 2014, le rendement moyen s'élevant à 14 t/ha, avec 10 % d'humidité et un taux de protéines proche de 18 %. « L'objectif de la filière est de produire 1,1 à 1,2 Mt d'ici à 2020 », a révélé Eric Guillemot, directeur de Coop de France déshydratation qui mise sur une croissance de 2 à 3 % par an.

Côté marché, la luzerne retrouve également des couleurs. Elle le doit notamment à sa nouvelle présentation en balles à la place des pellets traditionnels, comme l'a souligné Serge Faller, directeur de Désialis, la principale coopérative de déshydratation de luzerne qui assure 80 % de la production hexagonale. Ainsi les ventes sous forme de balles ont été multipliées par deux en cinq ans et aujourd'hui, un tiers de la luzerne est vendue en balles de 380 à 420 kg contre deux tiers sous forme de pellets. Et cette part devrait représenter la moitié des débouchés d'ici à 2 ans. « En France, la demande est importante, a expliqué Serge Faller, car le couple « protéines-fibres » est mieux représenté et permet une meilleure rumination des bovins ». La stabilité des prix est également rassurante pour les éleveurs. Pour Serge Faller, la luzerne a également une belle carte à jouer hors de l'Hexagone dans une configuration internationale où l'Extrême et le Moyen-Orient tirent le marché des protéines. La filière s'y prépare en prévoyant 10 M€ d'investissement dans ses usines de production.


Légende photo : De gauche à droite,  Serge Faller, directeur de Désialis, Eric Guillemot, directeur de Coop de France déshydratation et Jean-Pol Verzeaux, président.