La moisson 2020, les volumes en berne

Sans surprise, les prévisions de FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia corroborent les premiers ressentis du mois de juillet : la moisson 2020 voit ses volumes baisser par rapport aux années précédentes. Celle de blé tendre atteindrait 29,7 Mt, soit un recul de 17 % par rapport à la moyenne 2015-2019. Ce repli s’explique par le recul des surfaces (-13 %) et celui des rendements (- 4 %), ces derniers s’élevant à 68,3 q/ha. Heureusement, la qualité est au rendez-vous, notamment en protéine. « Les moyennes régionales sont généralement supérieures à 11,5 %, voire 12 % sauf dans les Pays-de-la-Loire, en Normandie, en Bretagne et dans les anciennes régions Picardie et Champagne Ardenne », précisent les organismes dans un communiqué commun du 8 août.

Orges : disparités entre celles d’hiver et de printemps

La tendance s’avère similaire en orges d’hiver, « notamment sous la ligne Lorient-Strasbourg où l’on observe des récoltes très décevantes, particulièrement pour les semis les plus précoces ». Les taux de protéine oscillent entre 10,5 et 11,5 % pour de très bons calibrages, dépassant en moyenne 80 %, voire 90 % sur la Champagne-Ardenne, la Picardie et le Poitou-Charentes. A l’inverse, la collecte d’orge de printemps progresse de 37 % par rapport à la moyenne quinquennale pour atteindre 4,3 Mt, principalement sous l’effet de la hausse des surfaces (+ 52 %). La stagnation des surfaces de blé dur par rapport à 2019 (+ 2 %) ne suffit pas à enrayer la chute de la collecte par rapport à 2015-2019 (- 25 %). Elle devrait s’établir à 1,3 Mt en 2020.

Colza : décevant, mais de bonnes surprises

La récolte de colza est attendue à 3,3 Mt. La météo, la gestion difficile des ravageurs et les problèmes d’implantation ont pénalisé à la fois les surfaces et les rendements. Ils s’élèvent à 25 q/ha en Bourgogne et 28 q/ha en Champagne-Ardenne. « Si la récolte s’avère globalement décevante, le colza a réservé de bonnes surprises, avec des rendements corrects, par exemple au nord de la région Centre-Val de Loire et en Hauts-de-France », constate les trois organisations. Les surfaces de protéagineux s’établissent à 300 000 ha, soit une progression de 14 % par rapport à l’an dernier, mais la collecte sera limitée par la baisse des rendements. « L’année 2020 se caractérise surtout par une pression des ravageurs (sitones et pucerons) sans précédent, en particulier dans la moitié nord de la France, ce qui a réduit le potentiel des cultures », conclut le communiqué.