L’AGPB obtient une levée tardive des droits de douane sur les engrais

« La flambée des prix des engrais a été difficile à maîtriser » estime Philippe Heusele, secrétaire général de l’Association générale des producteurs de blé, AGPB, lors des vœux à la presse organisés le 25 janvier. D’après lui, le prix à l’unité d’azote est passé de 0,7 € à 3 €, avant de retomber plus récemment à 2,2 €.

Levée des taxes à l’import mais pas des taxes anti dumping

L’un des combats de l’association pour limiter cette hausse inédite des engrais, était de faire du lobbying auprès des institutions européennes pour supprimer les taxes diverses qui accompagnent l’importation de fertilisants, alors que les firmes européennes, dépendantes du gaz russe, étaient dans l’incapacité de produire. « Nous avons, en décembre, obtenu la levée des taxes à l’importation, de 6,5 %, se réjouit Éric Thirouin, président de l’AGPB. Mais nous n’avons toujours pas convaincu la Commission de lever les taxes anti-dumping, qui persistent à créer une distorsion entre les agriculteurs européens et ceux du reste du monde. »

Une mesure tardive et limitée dans le temps

Si la levée des taxes à l’import est une mesure favorable aux agriculteurs et organismes stockeurs, elle intervient un petit peu trop tard, les couvertures ayant été faites plus tôt au cours de l’automne, alors que la guerre en Ukraine menaçait l’Europe de pénurie. Autre problème, cette levée est limitée à six mois, et ne pourra donc, a priori, plus bénéficier aux coopératives et négoces, lorsque les approvisionnements pour le printemps 2024 commenceront.

Des risques d’impasses importants

Si les OS affirment ne plus avoir d’inquiétudes sur la couverture en engrais, pour les apports qui vont commencer, il est tout de même possible que des impasses soient observées, du fait des prix prohibitifs des fertilisants. D’après les chiffres transmis par les fournisseurs à l’AGPB, lors de la précédente campagne, un recul de 8 % des achats d’azote, 23 % des achats de phosphore et 24 % des achats de potasse a été observé. Les faibles taux de protéines des blés, dans le Nord-Ouest du pays, s’expliqueraient en partie par une impasse lors du dernier apport.