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Le débouché alimentation animale bio se ferme pour le pois et la féverole

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Intercéréales et Terres Unovia alertent sur un potentiel effet pervers de l’application de la nouvelle réglementation européenne sur le bio. Au 1er janvier 2021, celle-ci imposera de passer au 100 % bio dans l’alimentation des élevages bio, quand 5 % d’ingrédients pouvaient être conventionnels jusque-là. Or, les fabricants d’aliment du bétail (Fab) utilisaient souvent ces 5 % pour hausser la teneur en protéines du mix, via par exemple la féverole ou le pois.

La crainte d’importations de tourteaux hors UE

« Nous alertons sur une probable diminution importante de l’utilisation de protéagineux bruts locaux dans les formulations d’aliment, sans compter un recours accru aux tourteaux majoritairement importés », précise Emmanuel Leveugle, président du groupe bio grandes cultures des interprofessions Intercéréales et Terres Univia. Selon lui, les fabricants d’aliments bio devront revoir la composition des aliments, et se tourner vers des tourteaux bio d’autres pays de l’UE, et surtout hors UE. « Les filières françaises ne sont pas prêtes à prendre le relai pour ces productions bio à forte teneur protéique, explique Emmanuel Leveugle. C’est tout un équilibre qui doit être trouvé entre les surfaces cultivées, les organismes stockeurs, la trituration et le débouché du coproduit des tourteaux qu’est l’huile. »

OS et producteurs invités à anticiper le changement

Pour le pois et la féverole non-bio, la fin de ces 5 % représente un débouché en moins. « Coopératives et négoces risquent de se trouver saturés pour ces productions, avec à la clé des problèmes logistiques et une baisse des prix », redoute Emmanuel Leveugle. Intercéréales et Terres Univia ont publié une note, dès le 18 octobre 2019, adressée aux producteurs, aux conseillers et aux organismes stockeurs, pour les inviter à anticiper cette évolution. « Il est fortement recommandé aux producteurs de contacter leur metteur en marché de façon précoce, idéalement avant d’emblaver, et au plus tard quatre mois avant la récolte, et de privilégier la contractualisation », précise cette note.