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Le fret maritime des céréales n’est pas un long fleuve tranquille

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FranceAgrimer fait le point sur les atouts et faiblesses des sites portuaires français pour le commerce des produits agricoles. Même si les navires à charger sont de plus en plus grands, l’étude souligne que l’avenir n’est pas forcément aux silos uniques et massifs. Cette étude liste également les défis à relever pour la filière céréalière.

Le fret maritime des céréales n’est pas un long fleuve tranquille
Le fret maritime des céréales n’est pas un long fleuve tranquille

Le 19 juin, FranceAgrimer a publié une étude pour dresser un état des lieux du commerce maritime des produits agricoles et agroalimentaires en France. État des lieux, enjeux, perspectives d’avenir pour les ports français… voici les principaux éléments à retenir :

  • Avec 15,5 millions de tonnes, le blé tendre est la principale céréale française exportée  : un tiers des volumes est expédié vers l’Europe et deux tiers hors Europe. Le blé dur (0,9 Mt) est quant à lui principalement destiné à nos voisins européens, tout comme le maïs (5,1 Mt). L’orge française (5,8 Mt) est exportée en cabotage pour l’Europe et le nord de l’Afrique et par la voie océanique vers la Chine.
  • Si Rouen se place en tête des ports français pour les volumes de céréales exportés vers les pays tiers (5,77 Mt en 2022) devant la Rochelle (2,06 Mt) et Dunkerque (0,975 Mt), la Rochelle décroche en revanche la palme pour les exportations vers l’Union européenne, avec 0,72 Mt exportées, devant Rouen (0,445 Mt) et Bayonne (0,32 Mt).
  • La performance des ports français est basée sur différents facteurs : l’accessibilité, la localisation et les capacités de stockage des silos, les coûts de manutention ou encore la performance intermodale qui permet de drainer, ou non, efficacement l’hinterland.
  • Le marché céréalier étant très concurrentiel (États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, mer Noire et Australie), aucune position n’est jamais acquise. La logistique maritime fait, tout comme les prix de production et les qualités de grains, partie des critères regardés de près par les clients.
  • Les navires étant de plus en plus grands, une partie de la performance portuaire future passe par la création de nouveaux silos dans les ports profonds  : à la Rochelle et Montoir notamment. Pour autant, l’avenir n’est pas forcément aux silos uniques et massifs : la logistique des grains va devenir plus fine avec une ségrégation des produits, des qualités, des labels et des certifications à l’import et à l’export.
  • Dans une perspective éloignée, le poids de la route dans les pré- et post-acheminements des grains peut se réduire pour répondre aux objectifs de décarbonation, nécessitant une approche intermodale (rail, fluvial) plus diversifiée. Les défis portuaires sont donc importants pour les flux des grandes cultures avec des impacts directs sur les performances à l’exportation.