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Le groupe Avril confirme son virage vers les protéines végétales

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Des secteurs en berne, comme les œufs ou les biocarburants, mais une forte volonté d’investir dans les protéines végétales et la chimie verte. Lors d’un point organisé le 12 juin, le directeur général d’Avril, Jean-Philippe Puig, est revenu sur les conséquences du Covid-19 pour le groupe, mais aussi ses perspectives pour les années à venir.

Le groupe Avril confirme son virage vers les protéines végétales
Le groupe Avril confirme son virage vers les protéines végétales

Si l’heure est aux premiers bilans économiques, après la crise du Covid-19, le groupe Avril pose déjà les jalons de sa stratégie pour les années à venir. Le groupe affiche en effet de grandes ambitions, notamment pour le secteur des protéines végétales. « La dynamique actuelle est celle d’une montée en puissance de ces protéines », souligne Jean-Philippe Puig, le directeur général d’Avril, lors d’un point organisé par l’Association française des journalistes agricoles (Afja), le 12 juin. Dans ce cadre, ce dernier a officialisé l’investissement en minoritaire, tout récent, dans l’entreprise autrichienne Vegini, qui propose des produits à partir de pois. « Nous sentons cette tendance de fond sur le végétal, et nous regardons pour réaliser d’autres investissements similaires », précise Jean-Philippe Puig.

Une usine d’extraction de protéines

Le groupe prévoit également d’installer une usine à Dieppe (Seine-Maritime), dédiée à l’extraction de la protéine de colza pour l’alimentation humaine, en partenariat avec le groupe DSM, présent dans 130 pays. Ce site pilote aurait une capacité de production de 6 ou 7 millions de tonnes. « Ce n’est pas gigantesque, mais nous allons travailler avec le monde agricole pour améliorer la qualité de la graine et sa teneur en protéines », précise le directeur général d’Avril. Selon lui, la protéine de colza serait plus adaptée à l’incorporation dans les aliments que celle de soja.  L’annonce officielle de ce projet est attendue pour juillet. Des contractualisations avec les agriculteurs engagés sont prévues.

Des difficultés pour les biocarburants

Si le secteur des protéines végétales bénéficie d’une bonne dynamique, d’autres, comme celui des biocarburants, ont davantage souffert de la crise du Covid-19. Face à la baisse de la consommation entre 50 et 70 %, certains ateliers ont dû être mis à l’arrêt. Le faible prix du pétrole, descendu à 40 $ le baril, a également pesé lourd. « Il y a un vrai sujet de rentabilité, admet Jean-Philippe Puig. Nous avons une obligation vis-à-vis des citoyens de continuer à alimenter les animaux en tourteaux, mais que fait-on de la partie liquide ? Nous avons vendu à perte pour continuer à nourrir les animaux, cela a eu un impact économique conséquent. » La reprise demeure dépendante de la consommation et du prix du pétrole. La forte demande sur d’autres produits comme les huiles végétales a néanmoins permis au groupe de maintenir l’équilibre. « Nous n’avons pas pris de retard sur notre plan stratégique Avril 2023 », conclut le directeur général du groupe.