L’épidémio-surveillance du territoire prend forme… sans l’ombre d’un financement
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Alors qu’en régions, la mise en place des réseaux d’épidémio-surveillance se poursuit, au niveau national, la DGAL planche sur une harmonisation des modèles, outils, protocoles et autres bases de données. Sur le terrain, la question du financement de ces observations devient urgente à l’heure où les réserves s’épuisent.
L’édition des bulletins de santé du végétal est désormais effective dans 10 régions (1). Pour les autres, tout devrait être calé d’ici à l’automne ou au plus tard, début 2010. Fin mai, un rapport a été remis à la DGAL : rapport concocté par la Fnlon, l’APCA et l’Acta et financé par le Casdar. « Objectif : recenser et caractériser tous les protocoles d’observation, les bases de données, les outils et les modèles épidémiologiques utilisés sur le terrain, explique Camille Vatelot, de la FNlon. Ce chantier titanesque, qui a duré près de sept mois, a livré ses chiffres : 2500 protocoles, 13 bases de données et 120 modèles ont ainsi été répertoriés, toutes régions, toutes cultures et tous bio-agresseurs confondus ». Anne Gilet
(1) Retrouver dans nos lettres précédentes le détail pour les régions Nord-Pas de Calais, Picardie, Normandie, Centre, Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, Limousin, Auvergne et Rhône-Alpes.
Une compilation qui doit désormais être digérée par la DGAL en vue d’une harmonisation de ces outils. Autrement dit, ceux qui seront retenus par le ministère feront foi. En région, chacun espère bien sûr que les outils utilisés jusqu’à maintenant au sein de son réseau feront partie de la liste finale. Sous peine de devoir tout réorganiser.
A l’origine, le verdict devait être connu pour les semis de l’automne 2009. Ce délai semble aujourd’hui assez difficile à tenir. Une proposition pourrait toutefois être faite pour les protocoles dès septembre et d’ici à la fin de l’année pour les outils. En revanche, pour la base de données nationale (car au final, il ne devrait en rester qu’une), rien ne serait mis en place avant un ou deux ans.
Toujours pas de financement en vue
En attendant ? Chaque réseau régional continue ses observations avec les moyens du bord. Mais sur le terrain, ce qui préoccupe les comités de pilotage régionaux, ce n’est pas vraiment le choix des outils, « mais plutôt le financement du réseau », confie Jean-Marie Blanvillain, de la chambre régionale du Centre. Pour l’heure, en effet, les régions n’ont toujours pas reçu de précision quant au montant qui leur sera alloué. Seule information : l’origine de ce financement. L’enveloppe, aux alentours de 12 M€, devrait être versée par Onema (2), via la redevance sur les produits phytosanitaires. Au printemps, chaque région a transmis une estimation de ces besoins. Depuis, rien. Pourtant le temps presse. Sur le terrain, certaines structures se demandent déjà comment elles vont acheter les outils indispensables aux observations pour les cultures de l’automne : cuvettes jaunes pour les colzas, pièges à insectes pour les pommiers, les noyers… « Si d’ici à la fin de l’année, nous n’avons pas de visibilité pour l’année 2010, cela risque de remettre en cause l’existence même du système », indique Bernard Rebière, directeur de la chambre régionale d’agriculture du Limousin.
(2) Office national de l’eau et des milieux aquatiques