Les produits de protection des plantes au coeur du programme 2017 de l’Anses
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La feuille de route 2017 de l'Anses (1) a été présentée le 30 janvier par Roger Genet, directeur général. Parmi les thèmes travaillés figure l'évaluation de l'exposition aux produits phytopharmaceutiques. Une étude sur l'exposition des riverains des zones agricoles sera initiée, en priorité sur les zones viticoles et les vergers. Un comité scientifique, co-piloté par l'Anses et Santé Publique France, accompagnera les travaux. Ils porteront sur l'exposition humaine et la mesure des résidus dans l'environnement. Dès cette année, l'Anses et Santé Publique France s'associent à la mise en œuvre du programme Géocap-Agri de l'Inserm pour étudier l'association entre les cancers pédiatriques et la proximité des zones agricoles.
Loi biodiversité et néonicotinoïdes : 3600 cas à étudier
Dans le cadre de la saisine du ministère de l'Agriculture pour évaluer et comparer les néonicotinoïdes avec les solutions alternatives, Roger Genet a détaillé l'ampleur du travail. « Nous évaluons pour chaque produit, le couple cible et culture, soit au total 3600 cas avec l'étude d'une alternative chimique, agro-écologique et l'évaluation de leur efficacité ainsi que les risques pour les opérateurs, les consommateurs et l'environnement », a-t-il souligné. Le bilan, qui sera dressé par l'Anses, servira aux ministères de l'Agriculture, de l'Environnement et de la Santé pour rédiger l'arrêté qui prévoit les interdictions et les dérogations à compter du 1er septembre 2018 dans le cadre de la loi biodiversité. Une expertise complémentaire des effets sur la santé humaine de l'ensemble des néonicotinoïdes autorisés au niveau national en tant que produits phytopharmaceutiques, de biocides ou de médicaments vétérinaires est conduite en parallèle, soit sept substances actives passées au crible.
L'année 2017 sera aussi marquée par l'approbation des critères d'identification des perturbateurs endocriniens par la Commission européenne . L'Anses a déjà proposé de les classer en trois catégories, « avérés », « présumés » et « suspectés ». L'Agence recommande que la classification soit réalisée par une agence européenne unique.
Evaluer les variétés tolérantes aux herbicides
Concernant les variétés tolérantes aux herbicides (VTH), et pour lesquelles l'Anses a été saisie en 2015 afin d'étudier les risques et les bénéfices attendus, les travaux se poursuivront en 2017. À ce jour, le recueil des données sur les usages et sur les zones d'utilisation a été réalisé. L'étape suivante se focalise sur la consommation de matières actives associées, l'évaluation des impacts dans l'environnement et l'identification de résistances.
Côté bilan des évaluations des produits phytopharmaceutiques, l'Anses a étudié 2000 dossiers en 2016. Parmi eux, 167 portaient sur une demande d'AMM ou d'extension d'usage. 130 formulations de glyphosate avec le composant tallowamine ont été retirées. Des retraits ont aussi porté sur les solutions composées de diméthoate. 30 AMM ont été délivrées en biocontrôle. Le classement des biocides, famille de produits dont l'évaluation fait partie des missions de l'Anses depuis juillet 2016, sera présenté cet été.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
Photo : L'Anses a étudié 2000 dossiers en 2016. 167 portaient sur une demande d'AMM ou d'extension d'usage. 130 formulations de glyphosate avec le composant tallowamine ont été retirées.