… les régions planchent sur le sujet : zoom sur la Champagne-Ardenne
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En Champagne-Ardenne, alors que les discussions au sein de chaque département ont débuté, la première réunion régionale est fixée au 19 décembre. Pour la filière viticole, la cause est entendue. C’est le CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne) qui s’occupera, à compter du 1er janvier 2009, de la rédaction et de l’édition des futurs bulletins de santé du végétal. Pour les grandes cultures, le dossier n’est pas aussi avancé. Une certitude toutefois : c’est Gérard Catin, de la chambre d’agriculture de la Marne qui coordonne les échanges à l’échelle régionale. « Pour l’heure, mon rôle est plutôt de centraliser les interrogations de chacun : et elles sont nombreuses, confie-t-il. La première concerne le réseau d’observation en tant que tel : qui fera les observations, sur la base de quel protocole, à quel rythme, qui rédigera le compte-rendu, qui le validera, qui le financera ? »
Faire preuve d’équité entre les partenaires
Pour beaucoup, à l’image de Savine Oustrain de Champagne Céréales, c’est la réactivité du système qui conditionnera son efficacité. « Chaque lundi matin, nous avons 70 techniciens qui, durant 3 heures, observent près de 600 parcelles, confie-t-elle. Ces observations sont consultables, dès le mardi matin, sur notre extranet »arterre.net« et nos conseils, sont envoyés par fax ou par mail le mardi soir à nos adhérents. Quid de cette réactivité ? Elle est capitale pour les agriculteurs : nous n’avons pas envie de revenir en arrière ». Pour Gérard Catin, l’un des impératifs est aussi de faire preuve d’équité entre les différents partenaires. « Il ne faut pas que les structures bien organisées fassent tout le travail pour les autres. Il faut mettre en place un système d’échange de compétences. Pas simple », reconnaît-il . Anne Gilet
Photo : Savine Oustrain, Champagne Céréales
Même problématique pour Arvalis. « Notre institut n’est pas armé pour développer un vaste système d’observations, explique Gérard Briffaux. Ce n’est d’ailleurs pas notre rôle. L’idée, pour nous, n’est pas d’entrer en concurrence avec ce qui existe déjà mais bien d’apporter une plus-value en terme d’analyse, d’outils ». Chacun essaie de se projeter dans l’avenir : difficile quand les grandes lignes du projet ne sont pas connues en détail.
A la protection des végétaux de Champagne-Ardenne, Gilles Hugerot reconnaît vivre « une période de transition. Les avertissements agricoles ont été stoppés le 31 décembre 2007 et ont depuis, été remplacés par les bulletins d’informations phytosanitaires. Diffusés une fois par mois, gratuitement par mail, ils reprennent des informations réglementaires, techniques, des bilans agrométéorologiques… sans toutefois aller jusqu’au conseil. Ces bulletins sont à mon sens très différents de ce que pourront être les futurs bulletins de santé du végétal même s’ils en reprennent un peu la philosophie : utiliser un réseau d’observateurs d’horizons divers pour transmettre de l’information et non du conseil ». Car rappelons-le, selon le ministère, « la préconisation relève du domaine privé et concurrentiel ».
A charge donc ensuite pour chaque structure de diffuser, si elle le souhaite, un bulletin de préconisations avec recommandations de programmes, de produits, de doses. Que deviendront alors tous les messages, les conseils, les réseaux d’observation, les alertes… propres à chaque structure et bien ancrés dans le paysage régional ? Tous se posent la question et espèrent au fond que la réponse sera positive. Comme le souligne un conseiller de Ceta « n’oublions pas que l’objectif principal pour les années à venir reste d’améliorer la protection des cultures, en limitant si possible l’utilisation de produits phytosanitaires ».