Limagrain, en mode start-up sur les protéines végétales
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Limagrain mobilise toutes ses équipes et filiales pour développer les protéines végétales pour l’alimentation humaine. Sur ce nouveau créneau, la coopérative compte avancer par étape et s’estime encore fonctionner en mode start-up. Explications avec Guillaume Baglin, directeur filières légumineuses, et Carine Pothier, responsable marketing et nouvelles filières.
Au cœur de la plaine de Limagne, Limagrain souhaite développer les protéines végétales pour l’alimentation humaine. « Nous ne pourrons pas continuer à consommer comme aujourd’hui, explique Guillaume Baglin, directeur filières légumineuses. Nous devons rééquilibrer la part des protéines animales et végétales dans l’alimentation. » Une évolution qui va également dans le sens de l’agroécologie en allongeant les rotations avec des plantes fixatrices d’azote. Le groupe coopératif progresse. « Nous travaillons sur ce dossier en mode start-up, en adoptant une posture de testeur et d’observateur de ces marchés très divers, ajoute Guillaume Baglin. Aujourd’hui, les rendements ne sont pas toujours au rendez-vous et le contexte international compétitif complique la valorisation des productions. Nous y croyons mais nous avançons étape par étape. »
Près de 300 hectares en 2020
En 2020, pour la première fois, les adhérents ont semé près de 300 hectares de lentilles, pois chiches, haricots blancs et rouges. Les rendements ont été à la hauteur des attentes, avec des bénéfices agronomiques pour les cultures suivantes. Limagrain reconnaît notamment avoir la chance de pouvoir s’appuyer sur sa filiale Vilmorin-Mikado, axée sur les semences potagères, pour accompagner techniquement les conseillers sur les cultures de haricots. « En tant que coopérative, nous disposons de compétences variées pour structurer toute une filière, poursuit Carine Pothier, responsable marketing et nouvelles filières. Certes, nous allons devoir nous organiser sur la collecte et le stockage de ces nouvelles productions, mais nous saurons le faire : c’est notre cœur de métier ! » La coopérative va-t-elle également profiter de sa filière semences pour conduire des travaux d’amélioration variétale ? « Nous avons quelques programmes sur haricots et pois chiches, mais la génétique sur ces cultures n’est pas encore notre priorité », reconnaît Guillaume Baglin.
Nutrinat et Limagrain Ingrédients
La société est devenue actionnaire majoritaire de Nutrinat au 1er juillet 2020, une entreprise qui associe les céréales et légumineuses dans les plats préparés et les pâtes. « Toutes les équipes de Limagrain travaillent sur le projet, poursuit le directeur filières légumineuses. Nous étudions la valorisation de ces cultures avec Limagrain Ingrédients. Nous voulons que ces filières soient vertueuses pour l’environnement et pour le portefeuille de l’agriculteur. Leur développement ira plus ou moins vite selon les débouchés qui s’offriront à nous. »