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L’impact de la pollution azotée : de 150 à 740 euros par personne et par an

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Le 11 avril, lors d’un colloque à Edimbourg (Ecosse), the European nitrogen assessment a officiellement présenté la première étude d’envergure européenne visant à évaluer l’impact du cycle de l’azote sur l’environnement. 200 experts ont collaboré pendant cinq années à ce programme qui a, entre autres mérites, celui de poser le rôle de la fertilisation dans la production alimentaire et de les situer dans le cycle de l’azote, aux côtés des autres sources : transport, chauffage et traitement des eaux usées. Cerner l’incidence de l’azote sur la qualité de l’eau, de l’air, du sol, la biodiversité, et, enfin, les gaz à effet de serre a impliqué la mise en relation de disciplines scientifiques très différentes. Une amorce d’approche intégrée, prônée par les promoteurs de ce programme pour maîtriser les pollutions azotées dans l’environnement. L’analyse coût-bénéfice a donné lieu à des fourchettes assez larges : de 150 à 740 euros par personne et par an, ou, à l’échelle européenne, de 70 à 320 milliards d’euros. C.D.

L’impact le plus élevé est dû aux effets sur la santé humaine via l’atmosphère, du fait principalement des transports et du chauffage. Les données sont plus précises lorsqu’il s’agit d’évaluer le nombre de personnes potentiellement exposées à de l’eau dont la teneur en nitrates dépasse les seuils réglementaires : 10 millions de personnes en Europe, soit 2 % de la population. L’agriculture est là, largement en cause. La perte de la biodiversité de plus de 10 % dans deux tiers des forêts européennes et une espérance de vie amoindrie de plusieurs mois du fait de la pollution de l’air par les particules.

L’ENA propose une série d’actions aux décideurs publics. En agriculture, il s’agit d’optimiser l’utilisation de l’azote minérale et organique ; dans les transports et l’énergie, de promouvoir l’efficacité et l’usage des énergies renouvelables et enfin, pour les eaux usées, d’adopter des technologies permettant un meilleur recyclage de l’azote et du phosphore. Le citoyen n’est pas exclu des efforts à réaliser. Il lui est conseillé, pour limiter son « empreinte azote », de réduire ses consommations directes d’énergie mais aussi celles, indirectes, passant par une alimentation à base de protéines animales.

L’ENA, ou European nitrogen assessment est en relation en amont avec NitroEurope IP (Nitrogen and the eruopean greenhouse gas balance - Union européenne), Nitrogen in Europe Networking programme (European Science Foundation) et Cost 729 (Managing nitrogen in the atmosphere biosphere system). L’ENA représente l’Europe notamment au sein de l’Ini (International Nitrogen Initiative) et de l’UNECE (commission économique des Nations Unies).