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Marché des engrais - Au point mort

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Les transactions se font au compte goutte, les stockages sont au plus haut et le moral au plus bas. Surtout pour ceux qui se sont couverts en septembre, lorsque les prix atteignaient des sommets. Les prix des azotés résistent, après le plongeon de l’urée, alors que les phosphatés se dégonflent. Quant à la demande des agriculteurs, elle est en chute libre sur les engrais de fond et devrait être stable, voire en léger retrait pour les azotés.

« Tous les prix circulent dans la plaine, et huit agriculteurs sur dix sont incapables d’admettre les fluctuations de cours. Ils veulent payer les engrais commandés cet été au prix de l’automne… ». Le constat de ce distributeur reflète les tensions qui demeurent vives sur le marché des engrais, que ce soit avec les agriculteurs ou avec les fournisseurs. C.D.

Certains en appellent à plus de responsabilité de la part des exploitants. Et s’interrogent sur la primauté du financier sur le marché physique du côté des fabricants. La fermeture des sites opérée par Yara en Italie et au Havre, l’annonce d’une baisse de production de la potasse par Kali und Salz (voir nos précédentes lettres) suscitent des réactions mitigées. En potasse, ce sont près de 2 millions de tonnes qui sont retirées du marché si l’on ajoute aux volumes de Kali und Salz quelques 600 000 tonnes d’origine russe et les conséquences d’un long mouvement social au Canada. Et dernière nouvelle en date, la fermeture temporaire à compter du 1er décembre et au moins jusqu’à janvier de l’unité BASF de Anvers.

En tout cas, le manque de visibilité reste total : « c’est le black-out, commente cet autre distributeur, dans le Centre-Ouest. Rien ne se vend depuis un mois. Et il faudra sans doute attendre les premiers jours de janvier pour que le marché se clarifie ». Il faut dire que les stocks sont importants en azotés face à une demande qui devrait être, selon les distributeurs interrogés, au mieux stable, sinon en léger retrait. Dans le Sud-Ouest, le risque d’une reprise des jachères est souligné. Quant aux engrais de fond, les chiffres de moins 50 % circulent dans les différentes régions. Avec la confirmation d’une forte régression des engrais composés au profit des éléments simples.

Le marché international est dominé par le retrait des cours du pétrole, la même tétanie face aux incertitudes sur ce marché. « Personne n’ose prendre de risque, conclut un directeur commercial de firme engrais. Et surtout pas les banques outre-atlantiques pour financer les stocks ».

Les cotations au 28 novembre 2008, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution - dollar à 1,2856 euro (entre parenthèses cours au 24 octobre)

Solutions azotées : novembre, Rouen, départ port, 220 - 225(octobre, 255-260) ; La Pallice. 230-235 (245-250).

Ammonitrates : franco magasin de la distribution, 33,5 %, autour de 470 sur novembre (467-470 sur octobre-novembre) ; en 27 %, 378 (octobre-novembre, 376- 380).

Urée : novembre, autour de 300 - 330, en VDB ports de l’Ouest prix très difficile à cerner (début septembre, 620 euros, octobre, 330).

Phosphatés : en franco magasin, TSP, incoté ; novembre, DAP 500 euros, nominal (800 euros en octobre).

Potasse : franco camion de la distribution, novembre, autour de 630, selon départ ; VDB, 600, novembre.

Engrais composés : pas de cotations.