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Marché des engrais, lisibilité réduite

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Une chose est certaine : les agriculteurs comme les distributeurs ont anticipé leurs achats d’engrais azotés dans un contexte d’extrême fermeté des cours. Certains commencent d’ailleurs à se porter aux achats pour la prochaine campagne. Au-delà, tous les cas de figures sont possibles, selon les régions et les distributeurs. Le marché a rarement été aussi difficile à décrypter. Sur des cours qui continuent, eux, à caracoler à des niveaux jamais observés. C.D.

Cours directeurs et analyse : lire ci-après

Les transactions sur le marché des engrais azotés sont calmes dans la mesure où les acheteurs sont globalement couverts. Ce qui n’exclut pas des tensions sur plusieurs régions. Les stocks sont très difficiles à évaluer. Quant aux utilisations, elles débutent en douceur dans le Centre, sont plus actives dans les autres régions. Avec des reliquats globalement inférieurs à ceux de l’an dernier, mais proches de ceux de 2006. En région Centre, le premier apport est décalé d’une quinzaine de jours, et pourrait bien, dans un cas sur trois environ, ne pas être rattrapé. En Bretagne, les achats d’ammonitrates 33,5 % depuis le début de la campagne sont en hausse d’un tiers, note un opérateur, qui estime cependant que les utilisations pourraient n’être que de 5 à 10 % supérieures à l’an dernier. Il appuie ses estimations sur la suppression de la jachère et le transfert de parcelles de prairies vers les céréales. Sans pour autant se prononcer sur ce que sera l’impact d’une « éco-intensification ». Question également ouverte sur la plupart des régions.

Du côté de l’offre, l’usine de Yara à Ambès était en panne, et sera en arrêt technique décennal en avril. La firme a dû annuler des marchés et proposer de l’urée du Qatar à la place. L’usine de Pec-Rhin (Alsace, commune à GPN et Basf) sera également en arrêt technique une dizaine de jours en avril. Ainsi que celle de Kemira à Tertre (Belgique). En urée, les importations ont été freinées par l’engorgement des capacités de stockage portuaire.

Les engrais phosphatés battent les records de hausse. L’international est sous la pression des achats d’Inde et du Pakistan, la Chine taxe ses exportations et le Maroc comme la Tunisie mènent le jeu. En France, les acheteurs commencent à se positionner, ceux, en tout cas, qui sont convaincus que le mouvement de hausse va se poursuivre.

Les cours en euros/tonne

- Solution azotée, départ Rouen, sur mars, 250 euros.

franco vrac magasin de la distribution, 33,5 %, mars, 348-350 ; 27 %, 282.

- Urée, VDB, mars, La Pallice, 335 ; 325-330, ports de Sète/La Nouvelle.

- Phosphatés, VDB, ports de la Manche, DAP, début mars, 610, avril ; TSP, 580-590.

- Potasse, VDB ports de la Manche, mars, 340-345 (nouvelle hausse attendue sur avril).

- Composés, franco magasin, base 3 x 15, 455 sur février ; base 25/25, 525, avril.

< Cours recueillis le 28 février, en euros/tonne (dollar à 1,52 euros), pour des volumes importants ; à moduler en fonction des destinations pour le franco magasin.

Les livraisons de fertilisants en France, estimations Unifa, à fin novembre 2007

En millier de tonnes

- Simples N, 3321 (+ 3 % sur 2°°7, même époque) ; P, 194 (- 11 %) ; K, 348 (+ 8 %)

- Composés, 1 416 (+ 20 %), dont binaires PK, 596 (+ 12 %) ; NP-NK-NPK, 820 (+ 27 %)

- Total général : 5 279 (contre 4 929 en 2006-2007, même époque et 5 398, en 2005-2006).