Marché du blé dur : de nouvelles règles du jeu pour 2012
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L’arrivée, le 23 janvier, sur la place électronique de Winnipeg d’un marché à terme consacré au blé dur a été largement commentée lors de la journée blé dur, le 24 janvier, à La Rochelle. Le démantèlement de l’office canadien CWB dès le mois d’août, les incertitudes du niveau de la production mondiale, les faibles stocks… Autant de facteurs qui bouleversent les règles du jeu du marché du blé dur à l’échelle mondiale. Difficile dans ce contexte de bâtir des tendances. Crystel l’Herbier d’Arvalis s’y est pourtant essayé. « Une chose est sûre : la pression du « weather market » devrait être forte, face à une demande en hausse.
Mais l’élément le plus perturbateur devrait être le démantèlement par le gouvernement canadien, du CWB (canadian wheat board) : l’office national du blé dont le monopole et le manque de transparence étaient contestés aussi bien sur le marché intérieur que mondial». Dès le 1er août, les producteurs canadiens seront en effet libres de vendre leurs blés à qui ils le souhaitent. Mais d’ici là, le CWB devrait vider ses stocks. A.G.
Vers quels marchés ? Personne n’a encore de réponse. Peut-être chercheront-ils à exporter vers les Etats-Unis pour réduire les frais logistiques ? Ou alors opteront-ils pour le bassin méditerranéen, quitte à brader leurs marchandises pour passer devant les autres ? Pour Jean-Philippe Everling, de Granit Négoce, « ce démantèlement devrait, avec l’arrivée d’opérateurs privés, donner davantage de transparence au marché. A l’inverse, le CWB, qui détenait près de 30 % des stocks mondiaux était un régulateur du marché mondial. Difficile dès lors de dire dès à présent les conséquences de cette décision prise par le gouvernement canadien ».
Quant à la France, elle devra - pour maintenir ses parts de marchés à la hauteur de la moyenne des trois dernières années - tabler sur une production de 2,2 à 2,4 Mt (fourchette haute !) pour des surfaces estimées à 433000 ha, en légère hausse. La production mondiale atteindrait quant à elle 37 Mt même si les surfaces américaines et canadiennes restent aujourd’hui encore difficiles à estimer.