Maxence Devillers, Agritel- « Le blé ne va pas pouvoir continuer à perdre 10 € par semaine »
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Le 5 mars, les cours du blé tendre ont, en clôture sur Euronext, enregistré leur plus bas niveau depuis trois ans et demi : 183,5 €/t sur l’échéance la plus rapprochée. « La pression concurrentielle des origines mer Noire, Russie et Ukraine en tête, reste très forte, explique Maxence Devillers, consultant chez Agritel, interrogé par Référence agro le 7 mars. Ils ont encore des volumes à exporter, à des prix toujours plus bas. Je pense que d’ici à la fin de campagne, la situation va rester la même. Mais si on pousse le raisonnement à l’absurde, le blé ne va pas pouvoir continuer à perdre 10 € par semaine ! » Et de citer quelques éléments qui pourraient stopper l’hémorragie : « les fortes chaleurs qui sévissent actuellement en Inde et l’incertitude sur les volumes de la récolte dans l’hémisphère nord. En France, nous attendons 4 à 5 millions de tonnes en moins comparé à une bonne année. Même si, à l’échelle mondiale, cela reste anecdotique, cette situation fait peser plus de risque sur les autres régions productrices qui n’ont, de ce fait, pas le droit à l’erreur. » Aujourd’hui, le blé français est redevenu compétitif mais les agriculteurs restent dans l’attente. « Certains vendent mais juste pour honorer des besoins de trésorerie, pas plus. »