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Méthanisation, ouverture d’une enquête sur la pollution d’une rivière dans le Finistère

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Le préfet du Finistère a ordonné l’ouverture d’une enquête suite au déversement, dans l’Aulne, de digestats issus d’une unité de biométhane à Chateaulin. 45 agriculteurs sont partenaires du projet.

Méthanisation, ouverture d’une enquête sur la pollution d’une rivière dans le Finistère
Méthanisation, ouverture d’une enquête sur la pollution d’une rivière dans le Finistère

Pendant cinq jours, les habitants de plus d’une quarantaine de communes près de Chateaulin dans le Finistère, n’ont pas pu consommer l’eau du robinet. En effet, dans la nuit du 17 août, un incident technique survenu sur la centrale de production de biométhane du Kastellin a conduit à un déversement de 400 m3 de digestat dans le bassin de rétention des eaux pluviales du site, puis dans le milieu naturel. Cet événement a entraîné une forte augmentation de la concentration en ammoniac dans la rivière Aulne.

« Les équipes sont mobilisées »

Le nouveau préfet du Finistère, Philippe Mahé, qui a pris ses fonctions le 24 août, a ordonné une enquête administrative par la Dreal et l’interruption de l’unité dont 45 agriculteurs sont partenaires, avec 2 015 hectares de plan d’épandage. « Les équipes sont mobilisées pour se conformer aux prescriptions de l’arrêté préfectoral du 25 août pour permettre le redémarrage de l’installation en toute sécurité (…) et afin que ce type d’événement ne puisse plus se reproduire », assure de son côté Engie Bioz Services dans un communiqué du 24 août. La société est assistée d’experts indépendants pour analyser les causes de ces événements, affirme-t-elle.

Elle assure avoir immédiatement stoppé le déversement dès la connaissance de l’incident et avoir avertie « sans délai les autorités compétentes et les services d’intervention avec lesquels elle collabore en toute transparence. » Par ailleurs, une nouvelle alerte est survenue le 23 août liée à un échauffement de fumier de volaille. Plus de peur que de mal : les services d’intervention ont confirmé l’absence de risque de propagation d’incendie.

Des substrats majoritairement agricoles

La centrale biométhane valorise chaque année 30 000 tonnes de substrats, dont 60 % d’origine agricole, et alimente 6 100 personnes en gaz renouvelable, permettant d’éviter le rejet de 4 060 tonnes de CO2.

Eaux et Rivières de Bretagne estime « qu’il est inconcevable de continuer à accepter le principe de l’auto contrôle pour ce type d’activité ICP, alors que les effectifs de l’administration en charge du suivi de ces installations ne sont pas augmentés, et que le nombre et la puissance de ces installations s’accroissent. »