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Meunerie : un surcout de 30 €/t pour pallier la mauvaise qualité

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A l'occasion d'un point presse, le 13 septembre à Paris, Lionel Deloingce, le président de l'Association nationale de la meunerie française (ANMF) est revenu sur la récolte 2016, insuffisante en qualité et en quantité. Avec des épis peu chargés, 20 à 25 grains seulement, la collecte nationale de blé tendre atteint à peine les 30 Mt, contre 41 Mt l'an passé. La qualité technologique des grains est également en retrait. Si les meuniers fixent généralement un seuil de 76 kg/hl pour les PS, ils doivent cette année revoir leurs exigences à la baisse et accepter des PS de 74 kg/hl. En dessous de 72 kg/hl, difficile d'assurer une panification correcte. Or, cette année, près de 40 % de la récolte est sous la barre de 72 kg/hl. Face à la situation, les meuniers doivent augmenter le temps consacré au tri et au nettoyage et surtout, aller chercher du blé plus loin que leur zone de chalandise traditionnelle. « L'importation n'est néanmoins pas envisagée, précise-t-il car les meuniers sont, pour beaucoup, engagés dans la vente de farine de blé 100 % français ». Seule solution, se tourner vers les producteurs de la région du Sud-Ouest de la France, moins touchés que ceux au Nord d'une ligne Nantes-Lyon. Ces adaptations engendrent toutes des surcoûts, qui, cumulés, correspondent à 20 à 30€ par tonne de farine pour la meunerie.


Le retrait de la taxe farine, de nouveau demandé

Dans un contexte de prix de marché mondial déprimé pour le blé tendre, Lionel Deloingce a rappelé « la faible rentabilité de la meunerie ». Il demande que la « taxe farine » de la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale (CCMSA), d'un montant de 15,24 € /t, soit supprimée. « Elle concourt à faire de la meunerie le secteur agroalimentaire le plus taxé par le gouvernement », rappelle-t-il. Il tire donc le signal d'alarme, assurant que « au vu de ses comptes, la meunerie française n'a pas les capacités d'absorber les effets de la récolte et ceux de la taxe ». L'ANMF s'est mobilisée pour exiger le retrait de celle-ci et attend à présent la réponse du gouvernement, décidée à se faire entendre jusqu'à l'adoption du Projet de Loi de Finances 2017.