Référence agro

Momagri offre une vision globale et concrète pour une politique agricole internationale

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Faire de l’agriculture et de l’alimentation des biens publics mondiaux. Telle est la première des dix propositions présentées le 2 juillet par Momagri, mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture. Le télescopage des crises alimentaires, climatiques et environnementales posent de nouvelles frontières pour les agricultures de tous les pays. Depuis plusieurs années le Momagri plaide pour une approche globale, tenant compte des spécificités des grandes régions du monde, contribuant ainsi à la réflexion sur les moyens de sortir par le haut de ces crises. En toute logique, cet axe correspond à deux autres propositions, « définir des prix d’équilibre par produits agricoles et par grande zone économique homogène », et « déterminer des plages de variation libres de toute régulation et un processus de négociation obligatoire au-delà ». Utopique ? En tout cas ces propositions ont le mérite de poser d’une manière globale l’ensemble des éléments qui devront bien trouver dans les années à venir une réponse à la hauteur des enjeux. C.D.

Le Momagri poursuit en plaidant pour la constitution de stocks d’intervention gérés par une Organisation mondiale de l’agriculture, un moyen jugé plus efficace pour s’orienter vers une réduction des subventions à l’exportation et des aides internes que le mécanisme en cours de négociation au sein de l’OMC. Un système de prélèvement-restitution permettant de respecter les grands équilibres au sein de chaque zone économique contribuerait à protéger les régions les moins favorisées. La question de la gouvernance mondiale, qui fait aujourd’hui cruellement défaut, est abordée au travers de deux propositions : mettre en place des comités de suivi et de coopération par produit et créer un Conseil de sécurité alimentaire mondial, composé d’une vingtaine d’Etats représentant les cinq continents. Leurs décisions pourraient s’appuyer sur le modèle développé par le Momagri et les indicateurs évalués par une agence de notation.

Ce think tank, présidé par Pierre Pagesse, président du groupe coopératif Limagrain, entend alerter sur « les risques que fait courir la « banalisation actuelle » des politiques agricoles pour l’avenir de l’humanité ». Leurs propositons peuvent être consultées sur le site www.momagri.org.