Nicolas Sarkozy annonce une loi de modernisation agricole
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Un projet de loi de modernisation de l’agriculture française sera déposé avant la fin de l’année pour préparer la grande réforme de la politique agricole commune (Pac) prévue en 2013, a annoncé le 19 février Nicolas Sarkozy. L’objectif : « tracer de nouvelles perspectives pour l’agriculture, l’alimentation et le secteur agroalimentaire français » afin de préparer la réforme de la Pac de 2013. J.P.
Avant d’inaugurer samedi le Salon de l’Agriculture à Paris-Porte de Versailles, le chef de l’Etat avait pris la clé des champs à Daumeray dans le Maine-et-Loire, accompagné du ministre de l’Agriculture et de la ministre de la Santé et des Sports. Le chef de l’Etat a également promis qu’il n’y aurait pas de gel des crédits du ministère de l’Agriculture en 2010. Selon lui, « les conditions économiques de l’agriculture se sont profondément modifiées et justifient cet effort exceptionnel ».
Le gouvernement avait décidé dans un premier temps, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), une réduction de 300 millions d’euros par an de crédits nationaux, en contrepartie des crédits communautaires prévus dans le financement de la Pac. Nicolas Sarkozy a précisé que cette enveloppe serait consacrée à « un soutien renforcé pour l’élevage situé en zones herbagères », à « une gestion renforcée des risques climatiques et sanitaires » et à une « revalorisation de l’indemnité compensatoire de handicap naturel, pour soutenir l’agriculture située en zone de montagne ».
Il en a profité pour appeler de ses vœux un « nouveau modèle agricole durable » qu’il souhaite voir mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture à l’horizon 2020.
Le président de la République a par ailleurs répété qu’il s’opposerait « fermement à tout accord à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) qui sera contraire aux intérêts de notre pays ». « Les Etats-Unis et l’Inde défendent avec énergie, avec passion et avec efficacité leur agriculture, cela devrait nous faire réfléchir. Ce que font les Etats-Unis pour leurs agriculteurs, je demande que l’Europe le fasse pour les nôtres ».
Le chef de l’Etat s’est à nouveau prononcé pour la mise en place de « véritables outils de gouvernance » de l’agriculture mondiale afin de « remédier à l’instabilité des prix ». Enfin, Nicolas Sarkozy s’est engagé à proposer à l’occasion du prochain G8, cet été en Italie, « d’aller plus loin dans la mise en œuvre du partenariat mondial pour l’agriculture et l’alimentation » et en particulier à « la création avant la fin de l’année d’un groupe international de scientifiques » sur ces questions.