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Oeufs, les modes d’élevage alternatifs tirent toujours le marché vers le haut

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Avec une hausse des ventes de 1,9 % en volumes et de 3,5 % en valeur, en 2018, la montée en gamme de la filière œufs se confirme. Une dynamique particulièrement forte en ce qui concerne la filière bio. En effet, si la progression du nombre de poules pondeuses bio avait déjà augmenté de 19,6 % entre 2017 et 2018, celui-ci a bondi de 27 % entre les premiers semestres 2018 et 2019. Le nombre d’œufs bio vendus évolue, quant à lui, de 21 % sur la même période.

« Cette transition est encouragée et soutenue par les consommateurs. Ils sont 95 % à être prêts à payer plus pour des œufs alternatifs, et 81 % à considérer l’élevage au sol comme un gage de bien-être », souligne Loïc Colombel, vice-président de l’interprofession des œufs, CNPO, lors d’une présentation des chiffres de la filière, le 8 octobre.

56 % d’œufs issus de systèmes de production alternatifs

En effet, le bio n’est pas le seul secteur à connaître de fortes progressions. En dix ans, la part des poules en élevages alternatifs a doublé, passant de 19 % en 2008 à 42 % en 2018. Ainsi, sur le premier semestre 2019, les œufs issus de modes d’élevage alternatifs à la cage comptaient pour 56 % des ventes, contre 52 % en 2018. Plus précisément, les œufs issus de systèmes en plein air représentaient 32 % des ventes (dont 8 % en Label Rouge), 19 % pour le bio et 5 % pour le sol (contre 3 % en 2018).

Des évolutions positives qui concernent également les ovoproduits, plus en retard sur ces enjeux. 71 % de ces produits contenaient des œufs issus de poules élevées en cages aménagées (contre 90 % en 2011). Des signes d’amélioration sont cependant visibles. Les œufs alternatifs représentent 29 % de la production d’ovoproduits, contre 10 % en 2011. Soit 14 % issus du plein air, 13 % d’élevages au sol et 2 % du bio. « Nous sommes en avance sur notre feuille de route pour atteindre une poule sur deux en élevages alternatifs en 2022. Nous pensons y arriver dès 2021 », se félicite Loïc Colombel.

La démarche « Oeufs de France » bientôt étendue aux œufs transformés

Initiée en 2017 par l’interprofession, la démarche « Oeufs de France », dont l’ambition est de faciliter l’identification par les consommateurs des œufs produits en France, regroupe 70 % des œufs vendus en GMS. « Notre objectif à terme est d’atteindre les 90 %. En ce qui concerne la RHD, nous sommes aujourd’hui à 30 % et souhaiterions atteindre les 50 % », précise Philippe Juven, le président du CNPO. Ce dernier a annoncé l’élaboration, en cours, d’un cahier des charges pour inclure à la démarche les produits transformés. Huit centres de transformation seraient concernés.

Enfin, interrogés sur la question du broyage des poussins mâles, les représentants du CNPO ont souligné « l’enjeu mondial du sexage ». Malgré la conduite de nombreux projets de recherche, « aucune technique industrialisable alternative n’est disponible aujourd’hui », affirme néanmoins Maxime Chaumet, secrétaire général du CNPO.