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Orges de printemps : les surfaces pourraient baisser de 10 à 40 %

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Au printemps prochain, la sole d’orges de printemps devrait accuser un net recul. En cause : « les prix peu attractifs, un marché brassicole saturé et la concurrence des autres cultures de printemps, analyse Christophe Michel, responsable appro chez Valfrance. Dans notre zone, à ce jour, nous accusons un retard des ventes de semences certifiées de l’ordre de 35 %. Nous avons fait un contrat sur trois ans pour sécuriser les revenus de nos adhérents mais en retour, pas de réel engouement ». La tendance pourrait se confirmer, voire s’accentuer dans les années à venir : le poids de la réglementation aidant, notamment en matière de Cipan.

« En 2012, 100 % des sols devront être couverts en hiver : une implantation qui va augmenter les coûts de production pour la culture suivante, précise Clothilde Toqué d’Arvalis. Pour l’orge de printemps, nous avons chiffré ce surcoût entre 7 et 19 €/t d’orge de printemps produite, soit à l’hectare, une augmentation des charges comprise entre 50 et 130 € ». Anne Gilet

Des chiffres qui rendent dès lors cette culture moins compétitive et qui inquiètent la filière brassicole. Car si pour l’heure, le marché semble saturé, il est capital de maintenir une production nationale pour assurer les débouchés.

Dans la Marne, un organisme stockeur confie que chez lui, la baisse pourrait atteindre 20 %. « A l’échelle nationale, ces chiffres seraient compris entre 10 et 40 % selon les zones », note Clothilde Toqué. Une fourchette confirmée par Pascale Dujardin de Semences de France « même si, pour l’heure, reconnaît-elle, cela reste des estimations. Nous espérons un rebond des ventes dans les jours à venir : une fois que les agriculteurs auront calé leur assolement ».

Car aujourd’hui encore, le doute persiste. Il faut reconnaître que dans les nouvelles dispositions en betteraves permettent aux agriculteurs de planter davantage de cette culture. Le contexte est également très favorable aux protéagineux (cf notre lettre du 11/01/10). Christophe Michel estime ainsi que dans sa zone, les surfaces en pois pourraient augmenter de 30 % et celles de féveroles, de 15 %.