Passion Céréales engage la réflexion sur l’agriculture contributive
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En finir avec une approche agricolo-agricole et s’ouvrir aux idées des autres pour mieux faire partager et progresser les siennes. Telle est en substance l’idée qui sous-tend la notion d’agriculture contributive, promue par Passion Céréales (collective des céréales). Elle a été mise en pratique le 19 février, à Paris, la presse nationale et spécialisée étant conviée à prendre connaissance des points de vue sur l’avenir de l’agriculture de personnalités aussi différentes que Michel Griffon (Agence nationale de la Recherche), Pierre Radanne (Futur Facteur 4), Claude Roy (coordonnateur interministériel pour la Valorisation de la Biomasse) et Jean Viard (sociologue, directeur de recherche CNRS). Tous se sont accordés à considérer la période actuelle comme marquée par la rupture, génératrice de peurs et en même temps porteuse d’espoir. La capacité à accéder partout dans le monde à des ressources suffisantes sera déterminante, au risque de devoir faire face à des conflits majeurs. L’agriculture se trouve ainsi replacée avec force au centre des débats. Mais est-elle en mesure d’y prendre toute sa place ? (…) C.D.
Photo : Jean Viard, Claude Roy, Michel Griffon, Pierre Radanne
Paroles choisies
- Jean Viard : « Les contemporains des périodes de crise ont toujours eu peur, les générations suivantes qualifiant ces périodes de formidables ». « Faire de la politique, ce n’est pas avoir une ligne directe entre le syndicalisme majoritaire et l’Elysées. L’agriculture doit se mettre à penser » « Le monde rural a besoin d’intellectuels, de communication, de projet. Ce travail n’a pas été fait ».
- Michel Griffon : « L’impact du changement climatique à échéance 2050 pourrait se traduire par un transfert des productions des régions les plus productives aujourd’hui vers des zones comme la Sibérie, le Nord du Canada ou de la Chine. Nous allons vers un monde de la rareté ». « La hausse des marchés des matières premières est tendancielle, mais elle sera ératique ». « Si les prix augmentent beaucoup, une partie de la population mondiale ne pourra pas survivre. »
- Pierre Radanne : « La valeur cardinale de notre siècle est l’optimisation des ressources. Les besoins en formation sont immenses. »
- Claude Roy : « La biomasse ne viendra en substitution du pétrole qu’à hauteur de 10 %, 20 % si des sauts technologiques peuvent être réalisés. Elle génère des co-produits. Finalement tout est réutilisable ».