Philippe Mangin, Coop de France : « communiquer pour rappeler que la coopération est un modèle à l’abri des tourmentes financières »
Le
En novembre 2008, Coop de France a mené une étude sur la notoriété et l’image des coopératives agricoles auprès du grand public. Des résultats encourageants qui renforcent l’envie du monde coopératif de mieux se faire connaître. Un plan de communication, d’une durée de trois ans, vient d’ailleurs d’être lancé. Questions à Philippe Mangin, président de Coop de France. A.G.
Quel est l’objectif de cette campagne de communication ?
L’idée n’est pas nouvelle mais le besoin grandit au fil des années. Nous ressentons l’urgence de mieux faire connaître les spécificités du monde coopératif agricole : auprès des politiques, des leaders d’opinion mais également du grand public. A l’heure où la tourmente financière fait la une de l’actualité, il est important de rappeler que la coopération est un modèle d’entreprise à l’abri de tout cela. Il y a quelques années encore, le mot coopération était trop souvent associé à ceux de passéiste, poussiéreux. Aujourd’hui, les choses sont en train de changer. Nous souhaitons accélérer le processus.
Photo : Philippe Mangin, président de Coop de France
Quelle image le grand public a-t-il aujourd’hui du monde coopératif ?
Les résultats de l’enquête menée en novembre dernier nous ont agréablement surpris. Il en ressort en effet que pour le grand public, les coopératives agricoles représentent un modèle solidaire, responsable et d’avenir. 78 % des personnes interrogées connaissent au moins le nom d’une coopérative et 70 % savent que nous nous engageons pour le développement durable.
Comment va se décliner le plan de communication ?
Pour 2009, le plan d’action prévoit deux temps forts. En février/mars tout d’abord avec deux opérations de communication sur les ondes de France Info au travers de deux émissions économiques : « tout info, tout éco » et « à la une de l’économie ». L’idée est de faire connaître la marque Coop de France pour qu’ensuite, sur le terrain, les coopératives, les adhérents puissent s’y référer. Pendant l’été, il est également prévu de faire paraître un ouvrage sur le modèle économique des coopératives agricoles. Ce livre, qui se veut une référence, visera en premier lieu les décideurs, les chercheurs… Mais à terme, nous espérons qu’il aura une diffusion plus large.
Comment votre campagne de communication va-t-elle s’articuler avec d’autres, lancées en parallèle, comme celle de la FNSEA par exemple ?
Bien que n’abordant pas les mêmes thèmes, les deux actions me semblent complémentaires car elles visent le même objectif : mieux faire connaître le monde agricole et changer l’image que le grand public peut en avoir. L’image sympathique de l’agriculture est souvent buccolique. Mais dès que l’on parle technique, le grand public pense aux OGM, aux produits phytosanitaires, à la pollution de l’eau… La méconnaissance des actions pour préserver l’environnement, pour produire mieux, est grande.
Cela suffira-t-il ?
Je l’espère mais à mon sens, dans les années à venir, il faudra être encore plus ambitieux : bâtir une stratégie de communication avec les organisations professionnelles, avec les différentes interprofessions. Le cheminement d’un tel projet progresse : les réflexions ont débuté. Nous devons avancer pour combler ce manque de connaissances et éviter que le fossé entre agriculteurs et grand public ne se creuse davantage.