Pierre-François Dumas, secrétaire général de l’Afcome : vers la création d’un marché à terme des engrais
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Pierre-François Dumas, acheteur pour Eurasud depuis septembre, est secrétaire général de l’Afcome. Les statuts de cette association représentant initialement les entreprises réalisant des mélanges d’engrais ont évolué pour s’ouvrir aux coopératives et négoces commercialisant ces produits. L’ambition est de défendre le point de vue de la distribution. Parmi les dossiers prioritaires : la création d’un marché à terme des engrais et l’évolution de la réglementation stockage.
Pourquoi être passé d’une représentation des mélangeurs d’engrais à celle de la commercialisation ?
Pierre-François Dumas : Notre dénomination a changé lors de notre dernière assemblée générale, pour devenir Association française du commerce et du mélange des engrais. Chaque membre de l’Afcome a comme objectif de parrainer une structure dans son secteur. Les nouveaux entrants seront validés à notre prochaine assemblée générale en mai 2009. En représentant la distribution des engrais au plan national nous avons ainsi la possibilité de faire valoir nos points de vue. Auprès des autres syndicats, notamment celui des fabricants, l’Unifa, mais aussi des ministères, notamment le Medad ou encore à Bruxelles. C.D.
Photo : Pierre-François Dumas.
Quels sont les dossiers sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Pierre-François Dumas : Nous réfléchissons avec l’Unifa à la création d’un marché à terme de l’unité d’engrais azoté. Il serait dans un premier temps franco-français, avec des contrats cadres clairement définis. Les fluctuations que subit le marché renforcent notre détermination. Il est désormais totalement globalisé : des pluies en Inde ou un tremblement de terre en Chine secouent immédiatement et violemment les marchés. Les pratiques antérieures, comme la morte-saison ou l’évolution tranquille des prix dans le même sens de mois en mois, sont sérieusement mises à mal.
Les distributeurs ont en partie intégré ces contraintes. L’ensemble de la chaîne, jusqu’à l’agriculteur, doit désormais se préparer à acheter et à stocker tout au long de l’année, comme il le fait à la vente avec ses productions. L’ambition est bien de lisser les prix. Dans le même esprit, nous souhaitons développer les arbitrages « back to back », en étalant les risques liés aux fluctuations. Commander cinq bateaux de 5 000 tonnes, c’est moins risqué qu’un seul de 25 000 t.
Autre dossier, bien sûr, la réglementation. Nous intervenons de longue date auprès des ministères, en particulier de l’Ecologie, pour faire comprendre nos contraintes. Par exemple sur l’impact qu’aurait une interdiction de stocker des ammonitrates sur des sols en bitume. Nous avons vraiment la possibilité d’argumenter en spécialistes.
En conclusion ?
Pierre-François Dumas : Je donne tout simplement rendez-vous aux journées de l’Afcome, les 14, 15 et 16 octobre 2009, à Saint-Malo.
Eurasud est animé par deux acheteurs : Pierre-François Dumas, depuis septembre, et Maryse Cassot. Le GIE traite bon an, mal an quelques 400 000 tonnes d’engrais, dont un tiers d’urée. Il dispose de deux zones de stockage et de mélange, aux ports de Bayonne et de Bordeaux.