2021, l’année du rebond pour la FNSEA
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Le 5 janvier, lors d’une visioconférence de présentation des vœux, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, souhaite que 2021 soit celle de la relance de l’agriculture. Au programme, la réussite de la souveraineté alimentaire, des transitions, notamment écologique, et un renforcement du lien avec le consommateur.
2021 sera-t-elle l’année du rebond ? La réponse est positive pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. « Le plan de relance est opérationnel depuis début janvier. La PAC arrive avec des moyens supplémentaires. La relance globale de l’agriculture est lancée avec le PIA (plan d’investissements d’avenir) », débute-t-elle lors de la traditionnelle présentation des vœux à la presse, le 5 janvier. Doté de 57 milliards d’euros, le PIA3 s’inscrit dans le Grand plan d’investissement qui vise notamment à accélérer la transition écologique.
Pour atteindre la souveraineté alimentaire, la dépendance aux importations doit être réduite. « La France est importatrice de plus de 45 % de légumes. L’objectif est d’atteindre une autonomie de 60 % en 2022 et 70 % en 2025 », assure-t-elle. Pour répondre à cet objectif, un travail de structuration des filières est nécessaire. Sur le plan écologique, la filière a su se réinventer avec la mise en place de vergers écoresponsables, sans résidus et pesticides.
Néonicotinoïdes et phosmet
Christiane Lambert, qui vient d’être promue officier de la légion d’honneur, se réjouit du retour des néonicotinoïdes. « C’était un enjeu économique et social », indique-t-elle avant d’ajouter « si on nous retire le phosmet, un insecticide utilisé sur les oléoprotéagineux, nous ne pourrons pas appliquer le plan protéines. » Plan dont l’objectif est de réduire les importations de soja en doublant les surfaces de légumineuses d’ici 2030.
La cohérence doit être au cœur des débats sur la transition écologique. La présidente de la FNSEA rappelle également que l’agriculture a besoin des abeilles. Le plan pollinisateur publié en décembre mais repoussé en janvier était trop axé sur les produits phytosanitaires. Christiane Lambert met l’accent sur quatre points majeurs : l’alimentation des abeilles, le contexte sanitaire, les effets du changement climatiques sur le cheptel et les produits phytosanitaires.
La relance c’est aussi prendre en compte la gestion des risques, selon le syndicat agricole. L’eau et l’irrigation sont non seulement un outil de gestion et sécurisation mais aussi un moyen de diversification. « Nous avons identifié 50 projets de réserve d’eau qu’il faut absolument sortir de terre dans l’année », plaide-t-elle.
« Tous les agriculteurs éco-régimables »
La nouvelle PAC, et la création d’« éco-régimes », est aussi au cœur des préoccupations de la FNSEA. « Il faut que tous les agriculteurs français soient éco-régimables, d’où la nécessité de prévoir plusieurs portes d’entrée , explique-t-elle. La certification environnementale du niveau 2 est citée. » Christiane Lambert espère ainsi que les filières vont réussir à motiver le maximum d’exploitants à s’insérer dans la démarche. « L’agriculture biologique a demandé à être intégrée ipso facto. L’agriculture de conservation des sols se posent aussi la question », poursuit-elle. Dans son rapport d’orientation 2020, la FNSEA indique vouloir monnayer les contributions agricoles. « Nous sommes en train de vendre des contrats de capture carbone, de biodiversité, production d’énergie renouvelable, ruches connectées, afin de percevoir des revenus complémentaires avec ces contrats de prestations pour service environnementaux rendus », indique la présidente de la FNSEA.
En amplifiant chacune des transitions, Christiane Lambert, souhaite conserver la reconnaissance de la société acquise pendant le confinement. « Les français aiment la campagne. L’agriculture est le cœur battant de la ruralité. Fin juin, une plateforme sur la ruralité sera lancée. Nous en dévoilerons les prémices lors de notre congrès fin mars à Niort. Notre objectif est de garder le lien producteur - consommateur et dynamiser la ruralité grâce à la modernité des pratiques agricoles ».