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65 propositions pour améliorer les conditions d’abattage

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Le 20 septembre, les députés Olivier Falorni et Jean-Yves Caullet ont présenté 65 propositions pour améliorer les conditions d’abattage. Elles visent à pallier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de transparence. »

Le rapport recommande de rendre obligatoire le contrôle vidéo. Il serait généralisé dans « toutes les zones des abattoirs dans lesquelles des animaux vivants seraient manipulés », y compris les postes d’abattage. Il devra être « encadré par la loi afin d’en délimiter strictement les finalités et éviter qu’il devienne un outil de surveillance des salariés. » Les enregistrements seraient mis à disposition des services vétérinaires, de la direction et des représentants du personnel dans un objectif de contrôle du respect du bien-être animal et d’amélioration des pratiques et procédures.

Vers plus de transparence

Les députés réclament une augmentation des effectifs des services vétérinaires, mieux formés à la protection animale. Le rôle des services est davantage tourné vers l’inspection sanitaire au détriment du bien-être animal, notent les rapporteurs. Ils prônent la présence d’un agent vétérinaire au poste d’étourdissement et d’abattage pour les abattoirs de plus de cinquante salariés. Par ailleurs, les députés proposent de requalifier les actes de maltraitance en délit, en cas de récidive.

Le rapport estime que le contrôle doit également passer par la transparence via « une plus grande ouverture aux associations, un droit de visite des parlementaires et la mise en place de comité locaux de suivi de site rassemblant les parties. »

Les députés invitent également à investir dans la modernisation du matériel, à renforcer la formation des salariés et à revaloriser leurs métiers.

Ils sont favorables à l’abattage près des lieux d’élevage et demandent une expérimentation sur les systèmes d’abattoir mobile.

La Confédération paysanne souligne l’absence de propositions de financement

La Confédération paysanne estime que le rapport ne va pas assez loin en ce qui concerne les abattoirs de proximité. « Seul un soutien accru à leur développement donnera effectivement la possibilité à l’élevage d’être partie prenante de la dynamique des territoires, et d’assurer un travail de qualité dans les abattoirs, indique le syndicat dans un communiqué du 20 septembre. L’absence de proposition de financement pour la majorité des mesures évoquées laisse même craindre la mise en péril des structures de faible taille, déjà fragilisées par la concurrence exercée par les outils industriels. »

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a demandé à ses services d’analyser les recommandations du rapport, a-t-il indiqué dans un communiqué du 20 septembre, rappelant que le bien-être animal fait partie de ses priorités d’action.