Référence agro

« 8,24 Md€, le vrai coût de l’European Chicken Commitment, ECC » (étude d’impact ADAS)

Le | Politique

Étudier les coûts supplémentaires induits par l’adhésion progressive à l’European Chicken Commitment, ECC, dans l’UE et les conséquences potentielles d’une transition complète de la production vers les normes ECC, c’est l’objet du rapport commandé par l’AVEC EU poultry, au cabinet ADAS, société de conseil spécialisée dans l’agriculture, et rendu public le 22 mai 2024.

Photo L214. - © D.R.
Photo L214. - © D.R.

Étudier les coûts supplémentaires induits par l’adhésion progressive à l’European Chicken Commitment, ECC, dans l’UE et les conséquences potentielles d’une transition complète de la production vers les normes ECC, c’est l’objet du rapport commandé par l’AVEC EU poultry, une organisation professionnelle qui représente le secteur européen de la viande de volaille, au cabinet ADAS, société de conseil spécialisée dans l’agriculture, et rendu public le 22 mai 2024. Avec des hausses de 30 % en moyenne de tous les indicateurs actuels, cette transition impliquerait de construire 9 692 poulaillers supplémentaires, pour un coût estimé à 8,24 Md€.

De nombreuses entreprises à travers l’Europe - détaillants, restaurants et entreprises de restauration - ont déjà signé l’ECC, ce référentiel normatif promu par les ONG de protection des animaux, qui vise à améliorer le bien-être animal au-delà de la législation européenne en vigueur.

« L’intérêt de cette étude réside dans l’accent mis sur le calcul des coûts par kilogramme de viande, contrairement aux recherches précédentes axées uniquement sur les conséquences pour les oiseaux vivants », déclare Birthe Steenberg, secrétaire générale d’AVEC.

ECC : critères plus stricts, coûts plus élevés

L’ECC engage ses signataires à respecter des critères de choix et d’élevages plus strictes que les normes européennes actuelles, telles que : la sélection de races de poulets à croissance plus lente,

une densité d’élevage plus faible, l’utilisation d’outils d’enrichissement, à 100 % de leur chaîne de production de volailles (fraîches, congelées et transformées) d’ici à 2026. Ces critères, dictés par le bien-être animal, n’avaient pas encore fait l’objet d’une étude d’impact économique et environnemental. Celle-ci, intitulée « coûts et implications de l’engagement européen en faveur du poulet dans l’UE » conclut que le passage complet aux normes ECC se traduirait par :

  • un coût de production supplémentaire de 37,5 % par kilogramme de viande,
  • +35,4 % de la consommation d’eau, soit 12,44 millions de mètres cubes supplémentaires par an,
  • +35,5 % de la consommation d’aliments pour animaux, soit 7,3 millions de tonnes supplémentaires,
  • +24,4 % des émissions de GES par kilogramme de viande produite,
  • -44 % de la quantité totale de viande produite par rapport aux méthodes de production standard actuelles dans les espaces de culture existants de l’UE (>30kg/m²),
  • la nécessité de construire 9 692 nouveaux poulaillers, pour un coût estimé à 8,24 Md€, afin de maintenir les niveaux de production actuels.

Des prix plus élevés

Ces augmentations conduiraient inévitablement à des prix plus élevés, synonymes d’exclusion d’une grande partie des consommateurs, ou augmentation des importations en provenance de pays tiers aux normes moins strictes. « Si l’ECC vise à améliorer le bien-être des animaux, il est essentiel de reconnaître que ces améliorations s’accompagnent d’implications économiques et environnementales significatives. Sachant que la consommation de volailles européennes devrait augmenter dans l’UE au cours des 10 prochaines années, les consommateurs devraient avoir la possibilité de choisir des produits plus respectueux du bien-être animal s’ils le souhaitent, mais il est crucial que des options standard et abordables restent disponibles », déclare Gert-Jan Oplaat, président d’AVEC.