À l’approche du SIA, la FNSEA précise ses attentes politiques

« Le Salon est une opportunité pour les agriculteurs de parler avec fierté de leur métier et de montrer la transition du secteur », explique la présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert. Le syndicat organisait, le 18 février, un point en amont du lancement de l’événement, qui se tiendra du 22 février au 1^er mars. La déclaration du président de la République, Emmanuel Macron, qui visitera le Salon à son ouverture, est particulièrement attendue. « Il faudra gérer la volonté de s’exprimer du secteur et nous espérons que le président sera à l’écoute », indique Christiane Lambert.

Les ZNT au cœur des attentes

Dans la liste des sujets chauds sur lesquels la FNSEA attend des déclarations, la mise en place des ZNT proches des habitations figure en bonne place. « Que fait-on de ces milliers d’hectares, que fait l’État pour apporter des solutions face à ces pertes de production ? Nous demandons au Président une compensation », indique Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA. Et de préciser : « Nous avons proposé d’en faire des surfaces d’intérêt écologique, nous sommes volontaires, mais nous n’avons pas de réponse, alors que ces ZNT ont un impact colossal ! »

Selon le syndicat, certaines exploitations verraient jusqu’à 10 % de leur SAU passer en ZNT. Sur le sujet, Christiane Lambert se félicite, au moins, du délai obtenu pour la mise en œuvre de ces mesures. « Pourquoi devrions nous mettre en place immédiatement ces zones alors que d’autres secteurs, comme l’automobile par exemple, disposent parfois de délais de plusieurs années pour organiser le changement ? », s’interroge-t-elle. La FNSEA indique poursuivre, par ailleurs, son travail sur la construction de chartes départementales qui, une fois signées, peuvent permettre d’abaisser les distances de ces zones non traitées.

Insister sur les apports de l’agriculture

En parallèle de ces attentes envers la sphère politique, le syndicat souhaite également renouer le dialogue avec le grand public, notamment pour illustrer les actions menées par les agriculteurs dans leurs champs. « Nous souhaitons montrer que l’agriculture est une actrice majeure de la biodiversité », explique Christiane Lambert, qui cite par exemple le programme Agrifaune.

« Le changement climatique crée une nouvelle donne, dans laquelle l’agriculture veut et peut être au rendez-vous, tout en répondant à l’enjeu alimentaire », estime par ailleurs Christiane Lambert. Elle espère, en mettant en avant le dynamisme des agriculteurs sur ces sujets lors du Salon, dépassionner les débats qui aboutissent trop souvent à des attaques, parfois physiques, subies par le secteur.

Parcours immersif et journées thématiques

Pour faciliter le dialogue avec le grand public, sur le stand de la FNSEA, un parcours immersif de quatre salles a été imaginé, où des agriculteurs seront présents pour échanger avec les visiteurs. Chaque journée sera consacrée a une thématique précise : le changement climatique, la Pac et l’Europe, la valorisation de la production française, la ruralité, et l’emploi et la formation.