Abeilles : la création d'une interprofession avance vite
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« Cela va vite, il ne faut pas rater un épisode », indique Gilles Laniot, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), contacté par Référence environnement. Le 5 décembre 2017, au ministère de l’Agriculture, un document a été remis sur la création d’une interprofession apicole, finalisé le 4 décembre par les acteurs de l’amont de la filière, dont la FNSEA, la Confédération paysanne, la Coordination rurale, le syndicat national d’apiculture (SNA), le Syndicat des producteurs de miel de France (SPMF), ou encore le Syndicat des apiculteurs professionnels (SAP).
Serpent de mer depuis 2009, la création d’une telle structure connait une avancée rapide depuis quelques semaines, sous l’impulsion du ministère. « Des points sont encore à préciser et à valider dans les dix jours par les conseils d’administration des différents organismes », ajoute Gilles Laniot. Une prochaine réunion est prévue le 18 décembre. Pour ce rendez-vous, l’aval de la filière sera également présent.
La survie de l’Itsap-Institut de l’abeille en jeu
Cette précipitation soudaine s’explique notamment par les problèmes de trésorerie que connait la structure scientifique Itsap-Institut de l’abeille. Le ministère conditionne en effet son intervention financière à la mise en place d’une interprofession apicole. « Il souhaite que la filière apicole apporte la preuve de sa capacité à se mobiliser et à se structurer », explique le président de l’Unaf.
L’Itsap attend des nouvelles du ministère de l’Agriculture « d’ici à la fin d’année », confirme son président, Jean-Yves Foignet. Selon lui, sans l’aide des pouvoirs publics, l’Itsap ne passera pas les fêtes. « Nous avons rencontré le responsable des productions animales au ministère, qui s’est montré réceptif et concerné par le sort de l’Institut, explique-t-il. Le gouvernement est prêt à nous aider à passer la période actuelle, mais ne peut garantir plus de financements sur la durée. »
Le président de l’Itsap montre un optimiste tout mesuré. « La profession sait ce que nous apportons en termes de recherche depuis 2009. C’est à elle d’agir, car nous n’avons aucunement la main sur les travaux menés actuellement pour monter une interprofession », souligne-t-il. Par ailleurs, selon Jean-Yves Foignet, le budget d’où serait tirée l’enveloppe dédiée à l’Itsap reste à déterminer.
E.P. et S.Ay.