Aides au maintien en bio : la suppression pourrait attendre 2019
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La disparition de l’aide d’État « au maintien » pour l’agriculture biologique pourrait être plus progressive que prévu. C’est en tout cas le sens du vote, le 9 novembre 2017, de la commission des finances. Un amendement retenu par les députés y siégeant prolonge le mécanisme jusqu’en 2019, quand Stéphane Travert avait annoncé en septembre que l’État se désengagerait dès 2018.
Le texte propose par ailleurs de relever la part de bio nécessaire à l’obtention de l’aide (de 40 à 60 %), afin « d’accélérer la reconversion », précise Éric Alauzet, ex-écologiste (aujourd’hui LREM) ayant proposé l’amendement. Une baisse progressive du montant afin de préparer les producteurs à l’arrêt de cette aide est également au programme. L’amendement devra être revoté en séance pour être adopté.
Un sujet épineux pour le ministre
Stéphane Travert doit réagir ce mardi 14 novembre : le sénateur Joël Labbé (EELV) a prévu de l’interroger à ce sujet lors des questions d’actualité au gouvernement. L’occasion, pour le ministre de l’Agriculture d’éclaircir ses positions en matière de bio, parfois ambigües ces dernières semaines. « C’est au marché de soutenir le maintien de l’agriculture biologique car la demande est là », avait-il analysé fin septembre, au moment d’annoncer la fin des aides d’État.
Régulièrement relancé sur le sujet, il n’a guère commenté ce choix stratégique depuis, évoquant plus volontiers son choix de maintenir le crédit d’impôt pour l’ensemble des producteurs bio, ou le travail effectué par ses services pour combler le retard pris pour les paiement des aides européennes 2015 et 2016. Interrogé sur Public-Sénat le jour-même du vote de l’amendement d’Éric Alauzet, il affirmait même « ne pas avoir supprimé ces aides », son discours laissant toutefois entendre qu’il parlait alors des aides… à la conversion.