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Aides de la Pac : Hongrie et France même combat !

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« Nous avons une vision commune avec la France concernant la Pac », a souligné István Nagy, ministre Hongrois de l’Agriculture. Il s’exprimait le 6 mai dernier à Budapest lors d’un rencontre avec des journalistes français (1). Deux jours plus tard, rencontrait Didier Guillaume l’invité d’honneur de la conférence ministérielle du groupe de Visegrád (groupe informel réunissant la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, et la République slovaque), dont la République slovaque assure actuellement la présidence. « Les pays baltes, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie étaient également associés à cette rencontre », précise un communiqué du ministère de l’Agriculture français. A cette occasion, Didier Guillaume a souligné « la nécessité de disposer d’un socle de règles communes au niveau européen, qui préserve des distorsions de concurrence entre États membres. Il a rappelé que la nouvelle Pac devait encourager la création de valeur et accompagner la transition agroécologique dans tous les pays de l’Union européenne. »

Un retard à rattraper

István Nagy reconnait le retard pris par son pays en matière agricole et environnementale. « Notre production agricole a augmenté de 153 % depuis 2010 et nous avons doublé nos exportations. Mais au niveau de la rentabilité/ha, nous n’en sommes qu’à 50 % de la moyenne des pays des 27 », convient le ministre.

Tout en soulignant que les aides de la Pac sont cruciales pour son pays pour combler ce retard et améliorer la compétitivité, il reconnaît que son pays a mal utilisé les ressources du premier cycle en indiquant que « près 60 % ont servi à du social, le reste pour le développement. Pendant ce temps, d’autres pays, comme la Pologne, les ont mieux utilisées, notamment dans des infrastructures. »

Une vision commune ou presque

« La protection de l’environnement, le soutien aux jeunes, la création d’un fonds commun pour la recherche sont autant d’objectifs qui doivent être partagés et aidés par la Pac et chaque centime versé relatif à l’alimentation doit concerner l’ensemble de la population », souligne le ministre de l’agriculture du gouvernement de Viktor Orbán. Mais il affirme « inacceptable qu’il y ait des lignes Pac qui favorisent l’accueil des migrants ! » « Nos problèmes sont mondiaux et il faut des réponses communes. Nous devons nous mobiliser, faire du lobbying. Autant de raisons pour que les subventions agricoles européennes ne doivent pas diminuer. »

Les négociations en cours pour la Pac 2021-2027 seront finalisées après le scrutin européen du 26 mai, avec des perspectives de diminution des aides agricoles, résultant en partie du Brexit. Tiendront-elles compte de ces avis ?

(1) rencontre organisée par l’Afja, Association de journalistes de l’Agriculture et de l’Alimentation