Antibiotiques : la Commission européenne avance sur leur restriction
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« La Commission européenne a rendu sa feuille de route la semaine dernière sur la résistance aux antibiotiques », a indiqué Gérard Moulin, directeur adjoint de l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Il s’exprimait à l’occasion de la journée « Ecoantibio en production porcine », organisée par l’Institut du porc Ifip et l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, le 2 juillet à Rennes. Cinq actions concernent le médicament vétérinaire : développer une utilisation appropriée, renforcer le cadre réglementaire dans les médicaments et les aliments médicamenteux, instaurer des recommandations, nécessité d’innovations, renforcer les systèmes de surveillance. Par ailleurs, l’Agence européenne du médicament (ANM) devrait, d’ici à la fin juillet, présenter les conclusions d’un travail sur la catégorisation des antibiotiques en fonction de leur importance sur la santé humaine et selon l’utilisation en médecine vétérinaire, ainsi que sur la gestion des risques en santé animale. L’objectif est de restreindre, voire d’interdire l’utilisation de certains antibiotiques, notamment ceux d’importance pour l’homme, et de limiter l’usage des antibiotiques en prévention. Par ailleurs, la DG Sanco de la Commission européenne rédige des lignes directrices en la matière et devrait publier une boite à outils de mesures mises en place par les Etats membres. Suivi des résistances et de l’utilisation des antibiotiques Si, depuis 2013, les pays européens doivent fournir les données de résistance pour les bactéries zoonotiques et commensales, l’utilisation des antibiotiques n’était pas suivie. C’est pourquoi Bruxelles souhaite mettre en place des réseaux par espèce, animés par l’Agence européenne du médicament vétérinaire, ANMV. Un pilote pour l’établissement d’un protocole de données devrait être finalisé en 2014-2015 pour la filière porc. Elle sera suivie par la filière volaille en 2016 et en 2017 pour les bovins. En France, la déclinaison sera fera pour l’essentiel dans la loi d’avenir agricole. « Si le projet est dans sa phase législative, le contenu exact des décrets et des arrêtés n’est pas encore connu, ajoute Gérard Moulin. Mais les actions menées au deux niveaux seront cohérentes. »