Assises de l'eau : comités de bassin et ministère de la Transition écologie marquent leurs positions
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C’était l’un des évènements marquant le début de la seconde phase des Assises de l’eau. Près de 900 participants se sont réunis, le 15 novembre au centre de congrès de Lyon. L’intitulé de ce temps-fort ? « Eau et changement climatique : une journée, des solutions. » L’occasion pour les sept (1) présidents de comités de bassin français, d’interpeller le ministre de la Transition écologique, présent sur place.
Agences de l’eau : des attentes claires
Première attente exprimée ? Celle d’une concertation permanente à entretenir impérativement. Chaque président l’a dit avec ses mots. Les politiques de l’eau ne peuvent être uniquement descendantes. « Nous souscrivons à la feuille de route nationale de l’État. Mais chaque territoire a ses spécificités, ses défis et ses atouts, nous devons conserver un droit d’initiative », résume André Flajolet, à la tête du comité de bassin Artois Picardie
Très concrètement, les présidents demandent « une réalité juridique » pour les comités de bassin. En plénière, puis devant la presse, François Sauvadet, président du comité de bassin Seine-Normandie, s’est fait le porte-voix de ses homologues : « Les comités sont au centre du jeu, très consultés et sollicités. Mais dans l’action, ils se heurtent à des limites, sous leur forme actuelle, notamment au moment d’impliquer davantage le citoyen. »
Pas d’annonce de la part de François de Rugy
Autre point de discussion : les moyens alloués aux politiques de l’eau. Le sentiment global étant celui d’un déshabillage des budgets. Là encore, les formules ont été diverses, mais leur signification reste unanime : « L’argent de l’eau doit aller à l’eau », dixit François Sauvadet. Le principe de « plafond mordant », montant au-delà duquel les recettes des agences doivent être reversées à l’État, fait également grincer des dents, celles-ci préférant évidemment pouvoir réinvestir les sommes concernées.
François de Rugy a prêté une oreille attentive. Et montré des gages de bonne volonté. « J’ai toujours été très attaché à la décentralisation des politiques, au travail effectué sur les territoires », a-t-il lancé. Précisant toutefois : « Les pouvoirs publics ne pourront pas relever les défis de l’eau sans les acteurs du terrain… et réciproquement. » Quant aux aspects financiers, s’il a reconnu « ne pas forcément être tout à fait satisfait » du mécanisme de plafond mordant, il a précisé « ne pas avoir d’annonce à faire [aujourd’hui]. »
(1) En comptant le bassin Corse, qui relève de l’Agence Rhône-Méditerranée-Corse.