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Assises de l’eau : l’agriculture en attente de réponses

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Il ne pouvait pas en être autrement. Si l’agriculture n’est pas le seul secteur entretenant un lien très fort avec la ressource en eau, elle a été largement évoquée le 15 novembre à Lyon, lors de la journée « Eau et changement climatique : une journée, des solutions. » Cet évènement labellisé « Assises de l’eau » a réuni 900 personnes.

Les retenues d’eau de nouveau sur la table

La thématique du stockage de l’eau, pour les usages agricoles, est revenue à plusieurs reprises. Luc Servant, président de la commission économie de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), affirmant : « Réduire les prélèvements d’eau, en cas de sécheresse, n’est pas la solution. Certains bassins l’ont fait dans d’importantes proportions, avec des systèmes d’irrigation qui ont fortement progressé en efficacité. Mais la pérennité de la production passe par le stockage d’eau ! » L’utilité de tels dispositifs, et le retard pris par la France par rapport à certains autres pays, comme l’Espagne, ont été rappelés.

Les réponses de François de Rugy, sur ce dossier, sont restées évasives. Se disant « déterminé à sortir de la logique d’opposition », constatée notamment autour du projet de Sivens, il a aussi insisté sur le fait que « les retenues d’eau n’étaient pas forcément la seule solution », ou encore « qu’elles pouvaient prendre différentes formes, à réfléchir selon les territoires. »

Tensions lors de l’atelier dédié à l’agriculture

Questionné également sur les Paiements pour services environnementaux promis aux agriculteurs par Emmanuel Macron lors de sa campagne, puis en octobre 2017 lors les États généraux de l’alimentation, le ministre ne s’est guère montré plus précis : « Ce dispositif est à l’ordre du jour. Mais nous avons besoin de temps : le plan biodiversité, qui va dans ce sens, n’a que quelques mois. » Et d’assurer que les PSE seront bien mis en œuvre « dans les mois ou années qui viennent. »

La température est davantage montée lors de l’atelier dédié à l’agriculture. Entre ironie et colère, les acteurs de la filière ont exprimé toute la tension qu’ils subissent quand il s’agit d’eau. « Nous sommes montrés du doigt par ceux que nous nourrissons », ou encore « nous sommes déjà en action pour l’eau, mais nos efforts passent inaperçus, quand ils ne sont pas sapés par les directives déconnectées de toute réalité », ont ainsi lancé des participants lors de la phase d’échange.

Si la journée a permis de réaffirmer les enjeux et défis liant l’agriculture et eau, les « solutions » évoquées dans l’intitulée de la journée, se sont davantage faites attendre… Elles devront émerger lors des prochains mois. La seconde phase des Assises de l’eau s’achèvera en mars 2019.