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Assises des transitions alimentaires locales : les territoires ruraux en action

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« Paris a du mal à prendre en compte la dynamique des territoires », lance Jean Ollivro à l’occasion des sixièmes assises des transitions alimentaires locales. Coordonnées par le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural de Bretagne, FRCivam, elles se sont tenues à Bréal-sous-Montfort, près de Rennes, le 13 novembre 2018. Pour le géographe et professeur à l’Université de Rennes 2, on assiste à une vraie redynamisation de la vie locale, suite à un excès de mondialisation et d’agro-industrialisation. « 83 % de la vie des gens se situent dans un rayon de vingt minutes autour de chez eux, insiste-t-il. Quant aux étudiants, à qui on a oublié de donner la parole, 44 % veulent s’installer à la campagne et 66 % des jeunes bretons souhaitent vivre en dehors d’une métropole. C’est un tournant majeur. »

« Une pédagogie de l’exemple »

Les systèmes alimentaires locaux représentent en effet une opportunité de consolider l’économie locale, d’impulser des nouvelles pratiques agricoles et d’asseoir une politique alimentaire territorialisée. Mais l'impulsion est à géométrie variable dans les régions. « La clé de la réussite réside dans la bonne dynamique entre les politiques publiques et la chaîne d’acteurs, explique Henri Rouillé d’Orfeuil, membre de l’académie d’agriculture et pilote du programme d’alimentation de l’association Resolis (1). Il faut construire une pédagogie de l’exemple pour aider les collectivités. »

Parmi les initiatives citées par Claire Lamine, sociologue à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) : l’Ardèche méridionale et la Biovallée dans la Drôme. « Le premier est né d’une crise agricole, celle de la culture de la pêche, indique-t-elle. Le projet s’est structuré autour de démarches de qualité, du lancement de la marque Goûtez l’Ardèche, d’initiatives paysannes et des collectivités qui ont développé l’approvisionnement dans les cantines et les marchés de producteurs. Avec un enjeu de justice sociale. »

Des résultats le 13 décembre

La Biovallée a ciblé l’agriculture biologique. La zone affiche un niveau de 30 % de production en bio. « Le projet a conduit au déploiement de circuits courts, en prenant soin de construire des règles sur la fixation des prix », poursuit Claire Lamine.

Pour diffuser les bonnes pratiques, un observatoire annuel de l’alimentation durable a été lancé. Les résultats seront publiés le 13 décembre lors d’une conférence à Bordeaux. Ils seront également accessibles sur le site internet de Régions de France.

(1) Recherche et évaluation de solutions innovantes et sociales