Au salon de l’élevage, François Hollande dévoile son projet Pac
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Le 2 octobre, lors de sa visite au Sommet de l’élevage à Cournon (63), François Hollande avait prévu quelques annonces liées à la réforme de la Pac. Ainsi, afin de mieux répartir les aides entre agriculteurs - des plus aisés au moins favorisés - une convergence progressive est prévue à partir de 2015 : elle atteindra 70 % en 2019. Une surprime des premiers hectares verra le jour, elle aussi progressivement : en quatre ans et avec 20 % de l’enveloppe du premier pilier. Quant au couplage, il sera réservé à l'élevage et ouvert à la production laitière et à l'engraissement. Au total, l’élevage devrait bénéficier de 250 M€ en plus par an. Un accompagnement des éleveurs au travers de la revalorisation de l’ICHN : + 15 % en 2014. La prime herbagère agro-environnementale sera quant à elle fusionnée avec l'ICHN. Une mesure accueillie sous les applaudissements. Autre signal en direction des éleveurs : la création d'un fonds de modernisation afin de soutenir la rénovation des bâtiments. Il sera abondé par l'Etat et l'Europe.
Pour l’APCA, la revalorisation de l'indemnité compensatoire des handicaps naturels (ICHN) à hauteur de 15 % est une « bonne mesure ». Tout comme le fait que la prime herbagère agroenvironnementale (PHAE) soit simplifiée et fusionnée avec l'ICHN. Autre signal en direction des éleveurs : la création d'un fonds de modernisation afin de soutenir la rénovation des bâtiments. Il sera abondé par l'Etat et l'Europe.
L’AGPB et l’AGPM ont quant à elles jugé très sévèrement le plan présenté par le chef de l’Etat. « Avec cette option, insistent les deux syndicats, notre pays engage sa politique agricole sur une pente dangereuse. Au degré qui lui est d’ores et déjà imprimé, ce mouvement expose l’agriculture performante et les céréaliers français à de lourdes pertes de revenu et à des distorsions de concurrence insupportables avec leurs homologues européens, notamment allemands ». Ajoutant : « les choix inappropriés qui viennent d’être annoncés créeront des difficultés aux grandes cultures sans résoudre au fond celles de l’élevage, à l’inverse de ce que l’on prétend. Face à ces choix contestables, nous poursuivons notre action. »
Pour la Fop, « si la direction est bonne, la route de la compétitivité est encore longue ». La fédération souligne aussi la volonté du chef de l’Etat « de permettre à l’agriculture française de conserver sa capacité à être présente sur tous les marchés et l’accent mis sur la qualité, les investissements et l’amélioration des instruments de gestion et de prévention des risques. » En revanche, elle s’affirme « toujours opposée à l’instauration du paiement redistributif dont les conséquences pourraient s’avérer dramatiques, en particulier dans les zones intermédiaires ».
Les producteurs de lait, au travers de la FNPL, se réjouissent de ces annonces. « Tous les outils ont été activés dans le sens de l’élevage, le lait a bien été pris en compte ».