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Bien-être animal : l’Anses favorable à un étiquetage sur cinq niveaux

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Apposer un étiquetage relatif au bien-être des animaux d’élevage sur les produits d’origine animale, établi sur une classification à cinq niveaux, qui harmoniserait les classements existants : c’est la préconisation d’un avis et d’un rapport de l’Anses, publiés le 2 mai.

Bien-être animal : l’Anses favorable à un étiquetage sur cinq niveaux
Bien-être animal : l’Anses favorable à un étiquetage sur cinq niveaux

Apposer un étiquetage relatif au bien-être des animaux d’élevage sur les produits d’origine animale (viandes, produits laitiers, oeufs), établi sur une classification à cinq niveaux, qui harmoniserait les classements existants : c’est la préconisation d’un avis et d’un rapport de l’Anses, publiés le 2 mai.

Parmi les principaux apports de cet avis :

  • l’évaluation du bien-être de l’animal reposera sur des critères scientifiques, et non plus sur les seules conditions d’élevage ;
  • la classification sera établie sur cinq niveaux, de A (le bien-être le plus élevé) à E (le plus faible, avec des conditions d’élevage, de transport et d’abattage conformes aux recommandations de l’Union européenne) ;
  • l’évaluation concernera également le bien-être des ascendants de l’animal.

Destinée à renforcer le soin apporté au bien-être animal par tous les acteurs de ces filières d’élevage, cette démarche permettra également de répondre à une attente de plus en plus exprimée des consommateurs.

Une évaluation scientifique du bien-être animal

Pour établir son avis et son rapport, l’Anses a mené une démarche d’expérience collective afin d’établir une base scientifique aux critères d’évaluation du bien-être animal, mesuré sur l’animal lui-même, et non pas seulement sur ses conditions d’élevage et aux moyens mis en œuvre pour l’améliorer. L’Anses s’est fondée pour cela sur sa définition du bien-être animal, établie en 2018 : « Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal ».

Une batterie de facteurs pouvant affecter le bien-être d’un animal au cours de chacune des étapes de sa vie ont été identifiés par les experts : caractéristiques génétiques, techniques d’élevage, pratiques et formation de l’éleveur, hébergement, alimentation, démarches mises en œuvre pour assurer la bonne santé des animaux, limitation du recours à des pratiques douloureuses, reproduction, transport et abattage.

Pour chacun de ces facteurs, le groupe de travail a proposé un protocole d’évaluation reposant sur des critères scientifiques, associés à des indicateurs mesurables, ainsi que des voies d’amélioration du bien-être des animaux. Par exemple, pour l’alimentation, les critères proposés sont à la fois que l’animal dispose d’une nourriture facilement accessible et adaptée à son espèce et son âge, mais aussi qu’il puisse satisfaire ses besoins comportementaux liés à l’activité alimentaire.

Le bien-être des ascendants également évalué

Par ailleurs, l’évaluation du bien-être des animaux inclut également les élevages de sélection-multiplication, dédiés à la reproduction. Ces élevages sont destinés à améliorer les caractéristiques génétiques et à fournir les animaux producteurs de denrée alimentaire. Lorsque l’on ne dispose pas des informations relatives au bien-être de ces reproducteurs, le produit ne pourra pas disposer d’une classification supérieure à C.

Une démarche volontaire et collective de l’ensemble des acteurs

Le rapport a été établi à destination des acteurs de toutes les filières concernées, qui auront pour charge d’adapter le référentiel à leur environnement, dans une démarche de co-construction. Enfin, les experts soulignent que le coût lié à l’amélioration du bien-être des animaux et à son évaluation devrait être pris en charge par l’ensemble des acteurs concernés, au vu des enjeux éthiques et de la demande croissante de la société pour une meilleure prise en compte du bien-être des animaux.