Bien-être animal, les annonces de Guillaume repoussées à fin octobre
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Lors du salon Tech&Bio, Didier Guillaume avait promis, le 19 septembre, de prochaines « très grosses annonces » concernant le bien-être animal. Les professionnels voyaient le Sommet de l’élevage comme une possible fenêtre pour se livrer sur le sujet. Si le ministre de l’Agriculture avait en effet prévu des annonces à cette occasion, celles-ci ont été repoussées à la fin du mois d’octobre, selon le cabinet du ministère de l’Agriculture, interrogé par Référence environnement.
Douleur et mutilation
« Pour notre part, nous nous attendons surtout à des annonces sur la douleur et la mutilation, confie Christelle Demont, chef de projet bien-être animal à Interbev. Le Conseil économique, social et environnemental, Cese, doit rendre prochainement un avis sur le bien-être animal, qui devrait éclairer la décision publique. » Les pratiques d’écornage et de castration, la caudectomie et la gestion des animaux de réforme sont au centre des attentes.
Le ministre de l’Agriculture a plusieurs fois indiqué vouloir aussi « mettre fin au broyage des poussins » grâce au sexage des œufs pour sélectionner uniquement des femelles dans les filières de pondeuses. « Il faudra donc que nous déployons les bonnes pratiques d’élevage, ajoute Christelle Demont. Didier Guillaume a indiqué qu’il souhaitait la mise en place de démarches collectives pour accompagner les éleveurs sur cette thématique. »
Les associations de défenses des animaux reçues fin octobre
Les associations de défense animales, comme CIWF, s’impatientent. « Nous ne sommes au courant de rien et nous n’avons pas été consultés, explique Claire Hincelin, responsable communication de CIWF. Les associations membres du Cnopsav, le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale, devaient être reçues au ministère le 3 octobre. La date a été repoussée au 29 ! » L’association regrette déjà la politique du gouvernement en la matière. Elle s’insurge contre la préparation d’un texte sur les poules pondeuses dans le cadre de la loi Egalim.
Volailles, 26 000 mails envoyés à Macron
Le projet permettrait la mise en production de bâtiments réaménagés en cages dès lors qu’ils n’augmenteraient pas leur capacité de production. « Autrement dit, un élevage qui souhaite, sans augmenter sa capacité de production, remplacer entièrement ses cages par de nouvelles cages, le pourrait, regrette Claire Hincelin. C’est une avancée très partielle au vu des engagements qui avaient été pris par le Président. » LE CIWF a demandé à ses partenaires d’écrire à Emmanuel Macron pour infléchir la politique. « Il a reçu 26 000 mails, mais nous n’avons toujours pas de retours du ministère », précise Claire Hincelin.
Stéphanie Ayrault et Thomas Turini