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Bio : Hulot et Travert, pas tout à fait sur la même longueur d'onde

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La décision de transférer 4,2 % des aides du premier pilier de la Pac vers le second pilier, a suscité de vives réactions. Si l’ensemble du secteur agricole a déploré ce choix de Stéphane Travert, les craintes de la filière bio ont été particulièrement relayées. Il n’est pas surprenant que Nicolas Hulot ait été interrogé à ce sujet, lors de son passage sur France Inter, le 2 août. De nombreuses ONG, dont l’ex-Fondation Nicolas Hulot (aujourd’hui Fondation pour la nature et l’Homme) estiment que cette option ne suffira pas à subvenir aux besoins liées aux conversions et au maintien en bio.

Hulot se veut rassurant

« Je pense qu’il faut rééquilibrer les aides entre l’agriculture conventionnelle et les autres modes de productions, ce qui ne signifie pas arrêter les aides au conventionnel », a indiqué le ministre de la Transition écologique et solidaire. Sans exprimer clairement de désaccord, Nicolas Hulot a toutefois réaffirmé que le bio est une de ses priorités. « Je veux rassurer ceux qui s’inquiètent », a-t-il insisté, précisant encore que les aides à la conversion étaient « à multiplier pour la sécurité psychologique, économique et sanitaire des exploitants. »

Travert brandit la solidarité gouvernementale

Le lendemain, sur RTL, Stéphane Travert était questionné sur cette sortie. S’il n’a pas été plus virulent que son homologue, le ministre de l’Agriculture s’est montré ferme. « Il y aura des discussions sur ces sujets, notamment via les États généraux de l’alimentation. L’idée est de co-construire, pas de s’opposer. […] La solidarité gouvernementale s’impose à tous. »

Le ministre de l’Agriculture souligne son peu de marge de manœuvre, compte tenu de son impératif de réalimenter les aides bio, à sec pour 2017-2020, sans ponctionner les caisses de l’État. « Certains auraient voulu un transfert plus important, d’autres estiment que 4,2 %, c’est déjà trop ! » Avant d’ajouter que le bio peut s’appuyer sur d’autres financements, à l’échelle des territoires… sans toutefois en donner précisément la nature. Stéphane Travert a enfin rappelé les objectifs « ambitieux et vertueux » du gouvernement pour le bio : 50 % d’aliments issus de l’AB ou locaux dans les cantines et 8 % de terres agricoles labellisées.