Référence agro

Bio : Macron et Guillaume évoquent une réduction de cinq à trois ans pour l’aide à la conversion

Le | Politique

Les participations d’Emmanuel Macron au « Grand débat national » apportent leur lot d’informations sur les orientations de sa politique agricole. Le 7 mars, à Gréoux-les-Bains, dans les Alpes de Haute-Provence, le Président de la République a ainsi évoqué une réduction de cinq à trois années, de la durée de soutien financier à la conversion en bio. En cela, il confirme la position exprimée par Didier Guillaume : « Nous avons pris la décision de les accompagner pendant trois ans au lieu de cinq. Si un jeune tient les trois premières années, il est bien parti. » Pour le ministre, cet accompagnement doit être moins long pour pouvoir être accordé à plus de producteurs.

Entre « incohérence » et « irresponsable » selon la Fnab

Pour la Fnab, ces déclarations viennent ranimer d’anciennes craintes. Dans un communiqué publié le 8 mars, la structure rappelle qu’elle avait eu accès à des documents du ministère de l’Agriculture, en décembre 2017, recommandant une telle réduction de l’aide. Mais le ministre d’alors, Stéphane Travert, avait nié cette orientation. « On ne peut pas en même temps dénoncer le déficit commercial sur l’agriculture biologique et couper les ailes au développement de la filière. Au mieux tout cela est incohérent, au pire c’est irresponsable », peste le président de la Fnab Guillaume Riou, contacté par Référence environnement. Selon lui, une telle mesure est « clairement antagoniste avec l’ambition de convertir 500 à 700 000 ha par an dans les trois prochaines années, pour atteindre les 15 % de SAU voulus par le gouvernement lui-même ».

Aucun élément de calendrier, pour ce changement de régime, n’est pour le moment évoqué.